Chers poètes en herbe, voici des exemples de descriptions poétiques de photos, prises sur le site "image imaginaire" qui organise un concours d'écriture à partir de photos ou de peintures.

poesie et musique
garcia mahl.mp3
Fichier Audio MP3 2.0 MB
garcia srping.mp3
Fichier Audio MP3 997.1 KB
julia debussy.mp3
Fichier Audio MP3 1.2 MB
anne julie mahler.mp3
Fichier Audio MP3 1.2 MB

Envoyez vos poèmes à différents concours, vous pouvez facilement gagner, à mon avis : http://participation.poesie-en-liberte.com/

autre concours : https://docs.google.com/a/lfbogota.com/viewer?a=v&pid=gmail&attid=0.2&thid=13caa65f22218cc3&mt=application/pdf&url=https://mail.google.com/mail/?ui%3D2%26ik%3Dd5f65db7ea%26view%3Datt%

http://www.imageimaginaire.com/imageimaginaire/laureats/2004/laureat_2004.htm
 
Dolorès Marat
L'entrée du parking

1993

 


  « des mots pour voir » édition 2004/2005

Français langue étrangère niveau 1
1° Prix Valentina Alexandrova
Ecole secondaire gymnase 26 Yakoutsk Fédération de Russie



  En pierre et en béton, la jungle de la ville cache beaucoup de lieux à première vue ordinaires, mais très surprenants pour ceux qui les regardent attentivement. En voilà un. Mon ?entrée du parking?.
Mille neuf cent quatre-vingt-treize. L´appareil-photo à la main, je me promène dans un quartier qui se trouve assez loin du centre d´une grande ville. C´est l´été. Le vent chaud souffle. La lumière du soleil matinal m´aveugle un peu. La ville se réveille.
Tout à coup j´ai un sentiment étrange, je m´arrête et j´essaye de comprendre d´où vient cette froideur tombale. Je regarde à gauche, à droite. C´est l´haleine humide et froide de ce parking-là qui ressemble à un tunnel n´ayant qu´une entrée, dont les murs sales sont couverts de graffitis. D´abord, il n´y a rien de particulier. Mais son entrée, qui mène à l´obscurité, attire mon regard. Mon appareil-photo est toujours prêt.
L´obscurité au fond du parking semble guetter sa proie. Elle est vivante. Comme une lionne qui s´approche à pas feutrés, elle va vers la lumière. Elle a déjà devoré la plupart du parking, et elle attend le moment où elle pourra en sortir et s´étendre en avalant tout sur son chemin.
Encadré par les murs bleus et blancs, le vide ressemble au fameux carré noir de Malevich.
Les murs sont ?décorés? par les jeunes, ces enfants de la jungle urbaine. Ce ne sont pas ceux qui font leurs études dans des écoles prestigieuses ou qui passent leur temps libre en lisant les oeuvres de Sartre. Ce sont les jeunes qui vivent dans les banlieues, qui ne s´intéressent à rien. Arrachés à leurs racines, à la culture de leurs aïeux, implantés dans l´organisme hostile de l´urbanisme, ils sont les véritables victimes du progrès. Leur vie n´est-elle pas pareille à ce parking sans sortie ? ne voient-ils pas la même obscurité en pensant à ce qui les attend ? n´essayent-ils pas de mettre un peu plus de couleur dans leur propre existence en dessinant sur les murs ?...
Ce parking est pareil à une grotte préhistorique. Une caverne où habitaient les fauves et dont les parois étaient couvertes par les écritures des gens d´autrefois. Une caverne qui menait peut-être dans les dents d´un animal féroce...
Le monde d´autrefois et le monde d´aujourd´hui diffèrent et se ressemblent. Dans les caves des villes se cachent les animaux en fer, les jeunes homo sapiens dessinent leurs images sur les murs, on habite dans la jungle en béton. Le cercle se referme. Il n´y a pas de sortie. Le tunnel de l´histoire mène dans le vide.
Ce lieu est plus qu´une simple entrée de parking. Il est symbolique. Mais c´est au spectateur de déchiffrer son sens caché.
L´entrée du parking. Tel sera le nom de ma photographie. CLIC. Je déclenche l´appareil.
 
  © ImageImaginaire 2009
 
Dolorès Marat
La mauvaise adresse

2001

 


  « des mots pour voir » édition 2004/2005

Français langue étrangère niveau 1
2° prix Tatiana YOUDINA
Lycée Grand-Air Arcachon France métropolitaine



  La mauvaise adresse.

Photo troublante, dure, insupportablement attirante et familière à mes yeux.
Tout vêtu de noir, les pieds nus, noirs eux aussi, salis par les rues de Paris, froids et malades. Un jeune garçon complètement défait, avachi là, en tailleur, voûté, la tête lourde qui replit son corps maigre à ses genoux. Au centre de l´image de cette pièce vide, soutenu par un mur gris et sale, sur un sol couvert de gros carreaux répugnants. A côté de lui, sa bouteille de vin rouge - du gros rouge qui tache. L´espace est structuré par les murs, ce coin de pièce. Le cadre flottant, une espèce de halo flou et confus enveloppe la photo. Le plan est renversé, comme basculé, la pièce semble onduler tout doucement. Comme dans un rêve, un flash, un déjà-vu ou plutôt comme un vieux souvenir nostalgique remonté à la surface, cette photo nous offre un moment surpris de la vie de ce garçon.
Il doit bien aimer la guimauve et le jus de fruit. J´entends déjà résonner dans sa tête saturée les disques canons de Led Zeppelin, David Bowie, Ten Years Ago, Deep Purple ou l´album du féstival de Woodstock. Vous voyez... ? Il s´y met dès son réveil, besoin d´être tout le temps un peu parti, un peu dans les vapes, besoin d´échapper à toutes ces conneries. Il respire le calme, un calme extraordinaire. Mais qu´est-ce qu´il doit penser de ceux qui s´immiscent dans ses pensées ? C´est encore eux, avec leurs masques horribles, ces salauds. Il les voit mieux, il se rend mieux compte à quel point ils ont l´air dégueulasses. Ils doivent rentrer de leur saleté de travail et tomber par hasard sur la mauvaise adresse. Mais il s´en moque tellement. Après, ils vont regarder la télé, aller au pieu, et remettre ça : métro-boulot-dodo. Lui, il plane. Dans ses pensées, ses rêves et ses peurs, il n´est plus là. Il n´existe plus, ne sent plus son propre corps. Les membres mélangés, insensibles aux agressions extérieurs. Solitude vide, énigmatique et même magique. Sa famille, ses amis, c´est elle... Il y trouve l´amitié, la tendresse, l´amour. Cette saloperie de monde extérieur n´existe plus.
Pourtant, il est heureux, en apnée, sous cette atmosphère pesante, cet air poussièreux, sale, irréspirable, il nage en plein bonheur. Complètement vidé, dans le brouillard qui envahit la pièce. Finalement, peut-être que la mauvaise adresse s´est révélée être celle que l´on cherchait...
 
  © ImageImaginaire 2009
 
Dolorès Marat
Le balayeur du métro

1990

 


  « des mots pour voir » édition 2004/2005

Français langue étrangère niveau 2
3° prix Gaetan Beuscart
Jules Verne Guatemala Guatemala



  Le balayeur du métro

Je courais à en perdre haleine dans les couloirs aux murs jaunâtres du métro pour attraper la dernière rame de la ligne C du RER. Mon appareil-photo tressautait sur ma poitrine à chaque enjambée et la bandoulière de mon sac glissait régulièrement de mon épaule sur mon bras. Je regardai ma montre. Je n´avais que trois minutes. Je pris mes jambes à mon cou. Le métro était presque désert, à l´exception de trois autres personnes qui, comme moi, voulaient attraper ce dernier trajet nocturne. Elles étaient toutes complètement différentes :

La première, une jeune et très belle femme blonde, portait sous un manteau d´hermine entrouvert des cuissardes en plastique blanc brillant, une mini jupe en cuir, et un boléro de même couleur. De plus, les parties découvertes de son corps et de son visage laissaient apparaître de nombreux piercings et tatouages. L´ensemble lui donnait à la fois un aspect sexy et vulgaire, qui ne me laissa pas indifférente. La lourdeur du maquillage n´empêchait pas de lire une extrême fatigue sur ses traits. Malgré cet accoutrement, elle courait désespérément derrière moi.

La deuxième personne était assez mystérieuse. En effet, elle portait une écharpe bariolée de couleurs vives, qui flottait derrière son dos couvert d´un énorme manteau gris. Mais ce qui me frappa le plus chez cet homme, c´était ses lunettes de soleil en pleine nuit. Quel regard cachait-il derrière elles ?

Quant à la dernière personne, elle semblait sortir d´un cabaret des années trente, ou d´un bal masqué. En effet, cet homme était vêtu d´une grande cape noire, qui semblait lui donner des ailes. Il portait sur sa tête un chapeau claque et tenait à la main une canne noire au pommeau d´ivoire blanc.

Malgré cette course effrénée, nous arrivâmes tous les quatre juste à temps pour voir la rame quitter le quai, s´engouffrant déjà dans le tunnel suivant. Nous avions raté le dernier métro.

Déçue, les jambes coupées, je me laissai tomber sur l´un des sièges en plastique qui longeaient le mur. Je repris doucement ma respiration. Le reste du groupe qui m´avait accompagné était resté debout, immobile au milieu du quai. Tous portaient sur leur visage la déception d´avoir raté la dernière rame et la préoccupation de devoir trouver un autre moyen de transport à cette heure tardive.

Soudain, j´aperçus au bout du quai un balayeur vêtu d´un bel uniforme jaune de la RATP qui venait lentement vers nous. Arquebouté sur le manche de son énorme balai, il ramassait tous les mégots et saletés jetés par les voyageurs. Il avançait tel un automate, le regard fixé sur son balai, le visage dénué de toute expression. Il semblait totalement indifférent au monde qui l´entourait et loin des préoccupations des voyageurs qui se trouvaient devant lui. Mais en même temps se dégageait de son visage une force tranquille et une sérénité qui contrastait fortement avec la tension palpable chez nous autres.

Voulant m´emparer de cette vision, je sortis mon appareil-photo et fixai définitivement l´aura de cet homme. L´éclair du flash lui fit lever la tête et il me foudroya du regard comme si je l´avais forcé à sortir de son univers. Je me sentis si honteuse que je me levai et m´éloignai à grands pas vers la sortie du métro.
 
  © ImageImaginaire 2009

Autre blog intéressant avec textes et photos, celui de Muriel Barbery, la fameuse auteure de L'élégance du hérisson : http://muriel.barbery.net/

Egalement, notre fameux Julio Florez :

 

El Reto

 

Si porque a tus plantas ruedo

como un ilota rendido,

y una mirada te pido

con temor, casi con miedo;

si porque ante ti me quedo

extática de emoción,

piensas que mi corazón

se va en mi pecho a romper

y que por siempre he de ser

esclavo de mi pasión;

 

¡te equivocas, te equivocas!,

fresco y fragante capullo,

yo quebrantaré tu orgullo

como el minero las rocas.

Si a la lucha me provocas,

dispuesto estoy a luchar;

tú eres espuma, yo mar

que en sus cóleras confía;

tu me haces llorar; pero un día

yo también te haré llorar.

 

Y entonces, cuando rendida

ofrezcas toda tu vida

perdón pidiendo a mis pies,

como mi cólera es

infinita en sus excesos,

¿sabes tú lo que haría en esos

momentos de indignación?

¡Arrancarte el corazón

para comérmelo a besos!

Autres liens de poésie : sur le poete Cubain Eliseo Diego

 

SONETO de Pablo Armando Frenandez ( Cuba)

A Raul Camay in memoriam

If music be the food of love

W. SHAKESPEARE

 

Si del amor la musica es sustento

y quien canta es de dioses elegido

sabe que el cantor, que no responde a olvido

lo que es para los dioses juramento

 

Pulsa cantor tu enamorado acento,

que en contiendas de amor, nada es perdido

puede ser desafiado y combatido,

mas nunca se impondra mudar de intento.

 

si del amor la musica es esencia

que a dioses y mortales enamora,

aquieta con tu canto la dolencia

 

de quien solo consuela cuanto añora.

Y al exigir de amor que olvide ausencia,

sea la misma voz con la que implora.

 

Pablo Armando Fernandez

Puente abierto al amor in Ser polvo enamorado

L'OBJET EN POESIE AU 20ème SIECLE : confrontation de quelques textes de Francis Ponge

 

Le cageot

A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.
Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.
A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement.

(F. Ponge, Le Parti pris des choses, 1942)

 

Le mimosa

Sur fond d'azur le voici, comme un personnage de la comédie italienne, avec un rien d'histrionisme saugrenu, poudré comme Pierrot, dans son costume à pois jaunes, le mimosa.
Mais ce n'est pas un arbuste lunaire : plutôt solaire, multisolaire…
Un caractère d'une naïve gloriole, vite découragé.
Chaque grain n'est aucunement lisse, mais formé de poils soyeux, un astre si l'on veut, étoilé au maximum.
Les feuilles ont l'air de grandes plumes, très légères et cependant très accablées d'elles-mêmes ; plus attendrissantes dès lors que d'autres palmes, par là aussi très distinguées. Et pourtant, il ya quelque chose actuellement vulgaire dans l'idée du mimosa ; c'est une fleur qui vient d'être vulgarisée.
… Comme dans tamaris il y a tamis, dans mimosa il y a mima.

F. Ponge, La Rage de l'expression, 1952

 

L'huître

L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.
A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords.
Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.

F. Ponge, Le Parti pris des choses, 1942

 

Chardin, Verre d'eau et cafetière (détail)

Le verre d'eau

Le mot VERRE D'EAU serait en quelque sorte adéquat à l'objet qu'il désigne… Commençant par un V, finissant par un U, les deux seules lettres en forme de vase ou de verre. Par ailleurs, j'aime assez que dans VERRE, après la forme (donnée par V), soit donnée la matière par les deux syllabes ER RE, parfaitement symétriques comme si, placées de part et d'autre de la paroi du verre, l'une à l'intérieur, l'autre à l'extérieur, elles se reflétaient l'une en l'autre […]

(F. Ponge, Le Grand Recueil)


Préparation :

1) Classer les titres des textes du plus poétique au plus banal. Justifier.
2) Relever dans chaque texte le champ lexical du langage ou de la littérature.
3) A quel type de poème rattachez-vous ces textes ?
4) Relever les liens logiques.

compétence : confronter les textes
objectif : comprendre que la poésie est un travail sur le langage

Travail par groupes de 2 . Chaque groupe étudie un texte précis selon des consignes précises. Puis rapporteur.


textes

Système énonciatif

 Jeux de mots / jeux phoniques

Figures de style

 Le cageot

 - 3è pers : " il " = apparente objectivité du texte. Absence d'émotion.
Mais présence de :
- modalisateurs : " à coup sûr ", " moins encore ", " en somme ", " il convient "
- jugements de valeur : " sans vanité ", " denrées fondantes ", " des plus sympathiques " : présence discrète du poète, humour.

 " Cage / cageot / cachot " = Ponge fait de l'objet un mot-valise : humour dans la mesure où le cageot lui-même sert à transporter !
" au terme de son usage " : polysémie de terme = but + mot : " terme de son usage " ou " usage de son terme " ?
" sympathiques " : étymologie = souffrir avec : le poète prend parti pour le cageot
" s'appesantir " : s'appuyer sur un cageot n'est pas recommandé

Personnifications : " font […] une maladie ", " sans vanité ", " ahuri ", " pose maladroite ", " sympathiques " : le cageot est personnifié et le poète souffre avec lui

 Le mimosa

 - " le voici " : déictique = c'est le poète qui parle et désigne le mimosa.
- " si l'on veut " = le poète
- Nombreux modalisateurs : " un rien ", " plutôt ", " vite ", " aucunement ", " si l'on veut "
- Jugements de valeur : " saugrenu ", " naïve ", " découragé ", " lisse ", " soyeux ", " grandes ", " attendrissantes ", " distinguées etc.
Inscription très forte du poète dans son texte.

- Jeu de mots sur " mimosa " :
Mime/osa : le mot suggère le CL du comédien, du mime : " comédie italienne ", " histrionisme ", " Pierrot ", " costume à pois ", " étoilé "
Le mimosa peut se contracter, quand on le touche. Il semble grimacer, comme un mime. Il sait en effet jouer la comédie.
- Jeu aussi sur l'étymologie : " vulgaire/vulgarisée " : mimosa = nom vulgaire de la plante, alors que le nom savant est " acacia decurrens ".

 Importance de la métaphore filée du comédien : le mimosa est personnifié

 L'huître

 - Occurrences de " on " : valeur plus gle.
- Importance du présent gnomique, de vérité générale : " est ", " il faut ", " s'y coupent " : valeur de maxime
- Type injonctif : " il faut ", " se servir ", " s'y reprendre "

Importance du champ lexical du langage ou de l'écriture : " à proprement parler ", " une formule ", " gosier ", " perle ", " orner " (= ornements du style)
L'huître, d'apparence grossière (" rugueuse "), contient un monde riche, une " perle " : allégorie de la création poétique. L' huître = c'est un sapate
Le poème est comme l'huître : difficile à ouvrir, mais il contient une " perle "

 Synecdoque : " les doigts curieux " : renvoient à l'activité de l'homme
Personnification : " peu franc ", " leur gosier de nacre "

 Le verre d'eau

 - Présence nette de " je " :
" j'aime assez " : le poète apparaît de façon explicite.
- Modalisation : " serait " = conditionnel
Ceci implique le jugement du poète
- Modalisateurs : " en quelque sorte ", " assez ", " parfaitement ".

 Jeu sur la forme des lettres = calligramme
Ex : V, U, ER/RE,

L'évocation du verrre d'eau est un prétexte pour jouer avec le langage

 Parallélisme extérieur // intérieur

Métonymie contenu et contenant

Synthèse :

Chez Ponge, l'évocation de l'objet n'est qu'un prétexte à la création poétique. Il s'agit de jouer avec le langage (jeux de sens er de sonorités)
L'objet devient un " ob-jeu ".
Importance de l'humour chez Ponge.
De plus, l'objet, même le plus humble, contient tout un monde et souvent une richesse intérieure : c'est un sapate : objet banal, apparemment sans intérêt, mais qui contient quelque chose de précieux à l'intérieur (ex : un simple chocolat contenant une bague !) Ainsi l'huître, d' " apparence rugueuse ", contient une " perle ".
Le cageot, objet méprisable, contient des " denrées fondantes ou nuageuses ". Et son signifiant est riche en jeux de mots, jeux phoniques. Il contient en réalité tout un monde pour qui sait être à son écoute.

Débat :

- En argumentant, donne ton avis personnel sur les poèmes de Ponge

- Tous les objets ont-ils droit de cité en poésie ?

Atelier d'écriture créative. ( Document support de formation interne. LF Bogota 2013)

 

 

 

Buts:

 

 

 

Développer une écriture personnelle

 

Utiliser leurs émotions et rêveries pour les connecter à la littérature

 

Travailler a deux professeurs

 

Faire des ponts entre les langues

 

Valoriser la section L

 

 

 

Déroulement de l'année:

 

 

 

1. traductions et cours de littérature en deux langues

 

corpus: Calderon, Gongora, Rimbaud, Baudelaire, etc.

 

2. sorties salon du livre, librairies, maison de la poésie

 

3. écriture de poésies.

 

 

 

A ne pas faire:

 

 

 

1. les envoyer surfer sur internet

 

2. les envoyer à  la recherche d'une photo

 

3. une poésie à partir d'une photo sans thème

 

4. le bruit du cdi pour faire des poèmes

 

5. un grand groupe

 

6. un poème difficile en français

 

7. une poésie de but en blanc

 

 

 

Exercices possibles:

 

 

 

I. préparations :

 

1. traductions et explications de textes:

 

a. Calderon de la Barca, les stances de Sigismond :

 

b. stances de Rodrigue: le cid: pour se familiariser avec les vocabulaire guerrier: imaginer qu'il exprime la meme chose a ses amis.

 

2. découverte d'univers: Rimbaud, Aube, Baudelaire, invitation au voyage: ils sont souvent sentimentaux , et focalisés sur l'autre, voir s'ils peuvent dramatiser leur poésie et lui donner un décor, une capacité de suggestion.

 

3. une vidéo comme celle d'Owen Sheels, ou quoi que ce soit de dix minutes, cf l'Oulipo, pour les détendre. Ca peut être un reportage court, etc.

 

4. l'intervention d'un poète, cf notre poète invité en classe Enrico Bernal, qui explique sa passion et son érudition, son rapport à la lecture, et qui parle de comment il crée, ex : ce poète nous a expliqué que le poème peut durer quinze ans.

 

5. la visite d'une librairie avec des personnes qui ont consacré leur vie professionnelle aux livres.

 

6. le luxe: Madonaldo Liz, elle chante Julio Florez, et redicte le poème en chantant, mêlant voix parlée et chantée, les pousse à réagir et à écrire le poème inversé, à expliquer le poème de Julio et celui de leur camarade.

 

 

 

II. méthodes:

 

a. de Liz: dicter, chanter expliquer, faire expliquer, réécrire de manière inversée, et reformuler ce que les autres ont dit.

 

b. le Blitz: écrire un poème en 10 min, sans se poser de questions, sur un thème au hasard, une couleur, un sensation : le chocolat, le fruit de la passion, le vent, etc.

 

 

 

III. Exercices:

 

1.    inverser la tonalité d’une phrase, d’un. Par exemple : Julio Flores: Flores Negras en sa version heureuse

 

 

 

FLORES NEGRAS

Oye: bajo las ruinas de mis pasiones, 
y en el fondo de esta alma que ya no alegras,
entre polvos de ensueños y de ilusiones
yacen entumecidas mis flores negras. 

 

 

 

2. à partir des personnages des séquences étudiées en cours de français: réaliser des odes aux Etres mythologiques:

 

(il s'adressent à Phèdre, à Orphée, pas forcément Vautrin)

 

Orfeo

¿Y cómo se explica entonces que siendo el único en tu clase

Mortal como nosotros, pero guerrero del arte

Tu canto te permita bajar al más oscuro

Bajar a los infiernos y romper los conjuros

Tu canto celestial enmudece los sentidos

El viento y la tierra deleitan sus oídos

Tu voz rompe barreras y no respeta nada

Cómo se explica entonces que te condene la mirada

Cómo se explica entonces que el poeta enamorado

Tan valiente y poderoso sea tan desconfiado?

 

Amalia Duica

 

Orfeo

 

Oh, gran orfeo seductor

Con un solo cantar

Capaz de controlar todo mortal y animal

Tu destino sería fatal

Tu más añorado deseo

Imposible de realizar

Tu profundo amor a los infiernos te guiará

Y allí te traicionaría

Tu triste destino serpia perder

A tu amada y dejar tu alma desconsolada.

 

Alejandra Santana

Orfeo

 

Fui dotado de un don sin prestigio

Inútil en verdad. Perdido sin rumbo,

Se va posando aquí y allá

Ni ritmo, ni fuerza, ni delicadeza

A la mayoría molesta

Pues no es fácil de interpretar

Amenazas y coquetería

Se le atribuyen sin cesar

Al que solo distraído viene y va

Fui dotado de un don que no puedo disimular

Y de don no tiene nada en realidad

Solo la ceguera me impide alborotar

Las furiosas bestias en las que mis ojos van a parar.

 

Lorraine Vernot

 

 

 

 

 

 

3. A partir d'une photo, cf le livre d'Eliseo Diego : explications de textes d'un poème qui a une photo, ou de celui sur Budapest.

 

 

 

 

 

4. à partir de la musique,

 

 

 

Ecrire sur des musiques que l'on pourrait dire figuratives:

 

 

 

EAU: jeux d'eau de Ravel

http://www.youtube.com/watch?v=J_36x1_LKgg&list=PLAyv9bfAEqzJwtDc4E5j_KG-Nc4atkMuA

PROFONDEUR : Cathédrale engloutie de Debussy

http://www.youtube.com/watch?v=JAVyKDDsM3s&list=PLAyv9bfAEqzJwtDc4E5j_KG-Nc4atkMuA

SOLITUDE: des pas sur la Neige

 

http://www.youtube.com/watch?v=GBNpDpKjn1A

RÊVERIE: Gymnopédies de Satie

 

http://www.youtube.com/watch?v=iHEpuj96bCg

EPOPÉE: Fin de la 2e de Mahler

http://www.youtube.com/watch?v=iHEpuj96bCg

SIRÈNES impressionnistes: Sirènes de Debussy

http://www.youtube.com/watch?v=-QMAlGAoiuQ&list=PLAyv9bfAEqzJwtDc4E5j_KG-Nc4atkMuA

FÊTE ET FANFARE: Fetes Debussy

http://www.youtube.com/watch?v=XZHrqpG55B4

FUNÈBRE: Chopin, marche funèbre

Beethoven 7e

http://www.youtube.com/watch?v=Hgw_RD_1_5I

 

14.36 de http://www.youtube.com/watch?v=7MqrBauptrE

CALME ET REPOSÉ :Tchaikovski: mvt calme de la pathétique

5.32 de http://www.youtube.com/watch?v=wHAfvUFtCIY

JOYEUX JAZZ: sous le ciel de paris

http://www.youtube.com/watch?v=muAz5LedKv8

RÊVERIE, DEPART, POLYPHONIE:

Suave sia el viento

http://www.youtube.com/watch?v=wjZF9gMuxaQ

inquiétude en polyphonie:

http://www.youtube.com/watch?v=k08ZYbvPDhc

LE MARITIME, LA MER debussy

http://www.youtube.com/watch?v=hlR9rDJMEiQ&list=PLAyv9bfAEqzJwtDc4E5j_KG-Nc4atkMuA&feature=mh_lolz

UN MONDE EN CRÉATION: L'or du Rhin, de Wagner

http://www.youtube.com/watch?v=v38pvBZlcaU&list=PLAyv9bfAEqzJwtDc4E5j_KG-Nc4atkMuA

MÉLODIE À PARTIR DE POÈMES: clair de lune de Verlaine / Fauré

http://www.youtube.com/watch?v=ZGf0w0zghFI&list=PLAyv9bfAEqzJwtDc4E5j_KG-Nc4atkMuA

chant d'automne de Baudelaire/ Felicity Lott

http://www.youtube.com/watch?v=yWZDfwtwOw4&list=PLAyv9bfAEqzJwtDc4E5j_KG-Nc4atkMuA

Leon de Greiff, quatuor

 

     

 

 

 

Sur la musique

 

 

 

La cathédrale engloutie, prélude de Debussy

 

 

 

*                                  *                                  *

 

 

 

C'est un rêve, mais un rêve triste,

 

il essaye de bouger et de grandir,

 

de surgir mais il tombe.

 

C'est un rêve qui pèse et qui tourne.

 

tourne sur lui-même et s'épuise,

 

ne tourne plus et s'éteint, mais ce n'est pas le réveil,

 

c'est un rêve triste.

 

Amalia Duica.

 

 

 

Sur Gustav Mahler ( symphonie 1):

 

 

 

Fin d’une guerre

 

 

 

La victoire est le soulagement de l’Homme

 

Mais rien n’est comparable aux vies perdues

 

Loin dans les montagnes froides, règnent des âmes

 

Tous les crépuscules

 

nous sentons leurs présences

 

 Ils nous chuchotent leurs souffrances, leurs amours perdues.

 

Dès l’aube tout s´éteint, la vie apparaît

 

les bouquets,

 

les bougies,

 

les noms gravés sur la roche

 

Rendent la joie, l’honneur aux hommes qui trouvent leurs chemins

 

Chacun s’envole en laissant derrière lui la liberté.

 

Se forment des étoiles dans le ciel

 

Elles indiquent qu’ils seront toujours présents dans nos cœurs

 

Les montagnes fleurissant de la douleur

 

Tout en montrant la fragilité d’une vie.

 

Anne Julie Candido

 

 

 

*                                  *                      *

 

 

 

 

 

Oh! là! Ils arrivent! je les vois!

 

You there, close the gates!

 

Shut the castle down.

 

 

 

Prayers women! Pray for your sons' soul!

 

Ils prient sans se rendre compte

 

qu'aucun salut n'est possible.

 

Pas d'agnus dei.Pas de Kyrie.

 

 

 

Pray nontheless, chants and vocals

 

may you linger on in the distance,

 

In fields and chruches,

 

In hamlets and fortresses.

 

 

 

La bataille retenti, la gloire

 

s'excite parmi els soldats gragiles,

 

la victoireà venir nage entre les hussards.

 

A bas les autres!

 

Hold the walls, pray for strength.

 

Oh, loved ones! Quittes votre peau!

 

Sortes de vos os!

 

Faites de la peur une âme plus forte,

 

une âme courageuse.

 

Do not fear their stab! Cling to your swords.

 

Let the cavalry be its run master.

 

For tje king, for our sons, for our wives.

 

Trumpets and oboes altogether.

 

Drums lead them on, straight on.

 

 

 

Ils ne pourront pas supporter

 

la force de nos armes,

 

la lueur de nos chants.

 

Une lutte entre pays, fight for pride.

 

Brother to brother, des frères se battent.

 

 

 

Le violon du musicien résonne dans la cour,

 

and the distant court lays out their goodbyes

 

for the brave soldiers ready to die.

 

Ciel, pardonne-nous.

 

Let the fear be blown away by God,

 

live the horse, and the flag, and the mighty sword.

 

Julia Garcia

 

 

 

Remarque : Le plus beau est que l’on s’aperçoit que la distance entre les profs et les élèves s’estompe, ce qui est porteur pour la confiance, la complicité et la création.

 

 

 

Voici un poème du prof d’espagnol :

 

Trompe la mort et lève-toi

 

 

 

À l´appel du champ de bataille.

 

Ecoute le chant des choeurs

 

Qui battent en ton sein.

 

Ton chemin ne s´arrête pas, las,

 

Dans cette plaine moribonde.

 

Ton encre coule toujours, au compte-gouttes ;

 

Elle renaît de tes cendres.

 

La lueur de tes yeux brille

 

Et ravive l´or de ta quête.

 

Pare-toi de tes plus beaux atours,

 

embrasse la lumière du jour.

 

Réveille cette force

 

Qui ne t´a jamais quitté.

 

Et de brandir à nouveau

 

La foi en ton épée…

 

Combats tous ces fléaux

 

Qui t´empêchent de grandir.

 

Ta place est tout là-haut,

 

Au faîte de la colline,

 

d´où tu domineras la plaine reverdissante,

 

baignée de l´embrasement de tes feux.

 

Ta geste épique reprend ici.

 

Les futurs héros guettent le signal

 

de ton destin guerrier.

 

Tu es l´homme qui a puisé du torrent de la forge

 

pour y trouver la flamme éternelle

 

de la victoire inscrite dans le sang de l´ennemi.

 

 

 

Frédéric Duval

 

 

 

 

 

Remarques:

 

I. c'est très fructueux de les laisser écrire avec de la musique car :

 

1. ça fait un peu fondre la glace,

 

2. ça les déconcentre de la page blanche,

 

3. ça provoque une libération de l'imaginaire

 

4. comme c'est abstrait, ça leur donne en plus beaucoup de liberté

 

5. certaines musiques comme celle de Mahler sont en elles mêmes changeantes et narratives, ce qui peut donner du dynamisme à l'écriture de vos élèves.

 

 

 

II. faites vous votre propre liste musicale, ou la leur.

 

 

 

III. Vous pouvez aussi la faire à partir d'un film

 

 

 

 

 

-Ceci est aussi possible à partir d'un visionnage d'un film, par exemple Macbeth de Shakespeare.

 

 

 

- Anne Julie et le film Orfeu Negru: http://www.youtube.com/watch?v=ThgUCZpjCYw

 

Orfeu

 

Conhecido pelo amor perdido

 

Pelas canções hipnotizantes

 

Um dia você foi o homem com aquele sentimento de loucura no coração.

 

O amor tocava y guiava sua mão

 

O mundo esta os teus pés

 

Teu dom controla o universo com tuas melodias dadas

 

Você meu herói, fez tudo pela sua amada.  

 

Perdida no inferno até lá le buscou

 

Com um só olhar, fugiu teu coração na escuridão.

 

Hoje em dia triste sem sentimentos

 

Transformou-se em um passarinho que cada manhã

 

Canta pra adoça as paixões humanas

 

Esquecendo o amor perdido, você voa em cada janelinha.

 

Adoçando os ouvidos dos apaixonados.

 

 

 

Anne Julie Candido

 

 

 

Pistes:

 

- La temporalité du poème : on ne peut pas seulement écrire un poème en 10 min, il faut qu'ils apprennent à la reprendre, certains le font chez eux, certains  s'habituent a écrire des poèmes en classe, même pour eux. Mais ensuite les retravaillent-ils?

 

- Ecrire en lisant plus de poèmes, peut être imaginer un poème à écrire à partir d'un groupement de textes, ex: poèmes à la Muse.

 

 

 

 

 

 

 

Oda a la flor del jardín:

Amalia Duica.

Me levanto en la mañana y ya no estás

Te busco y no te encuentro

Ni te veo, ni te siento

Ya no podré tenerte nunca más.

Veo en la ventana la flor amarillenta

Y aunque vieja y triste, me trae paz

La certeza de no verte ya jamás

La calma después de la tormenta.

Esa flor tan delicada

Que hoy parece muerta,

Mañana viva y suelta

Atenderá la llamada

De un poeta enamorado,

De un corazón abandonado.

 

 

 

LorraineVernot

O belle fleur du jardin

Comme tu es pareille á toutes les autres fleurs qui t’entourent

Et comme serais tu belle si tu étais toute seule dans les bois.

 

 

 

Elise De La Croix

Flor ! entre las rejas

Tu miras hacia los caminantes de la alameda silenciosa

Tu misión es apacible, que te protege de los depredadores poéticos

Fresco es tu olor

Frescas las putas de sangre que se esparce en tu vestido fresco.

 

María Alejandra Santana

bella creación que creces con el sol

llena de movimiento como el rio, te encojes con el frio

el viento te hace danzar pero nunca te llegas a cansar

tus hermosos pétalos rojos al brillar

con el sol deslumbran mis ojos

tu olor le da ala vida un dulce sabor

tu belleza representa la inmortal grandeza

 

Tatiana Piñeros

Como lo reflejas todo

Todo lo que soy y lo que algún día fui

Que me da el impulso a seguir su mismo camino

Y ese tallo verde tan delgado y tan fino

Pero que todavía la mantiene en pie

Tal vez me querrá como a ellas las quieren asi

Pero si no, no importa, hay que también aprender a sufrir

Y así sus pétalos me recuerdan

Que eventualmente hay que caer

¿Cuántas veces te regalaron? ¿Cuántas veces te admiré?

Por tu perseverancia, tu fuerza, tu valor y tu belleza.

 

Federico Duval

Jardín interior del patio de mi alma

Flor de jazmín que exhala por la casa

La estampa dulce y fuerte de su olor

Y exhibe el manto de color vainilla

Islote de luz de un patio de guises

Polo a tierra para el joven Ulises

Cual sirena que se deja llevar

Por abejas sedientas de tu miel.

 

Le vent:

Elise De La Croix

Viento!

Laberinto

Escaleras

Arboles

Quien te pudiera alcanzar

En tu rumor suave y blanco

¿La alondra en su vuelo cortante?

¿Los gritos del gallo madrugador?

¿Las leves promesas del corazón abrumado?

Solo, creo los molinos del caballero loco y entusiasta.

 

Tatiana Piñeros

Lo siente en su cara y en su cuerpo

Pero nunca lo logra ver

Lo refresca y lo revive

Y lo hace renacer

En días de calor o de frío

Cuando lo quiere y cuando no

Él llega sin habérselo pedido

Le mueve sus cabellos

Cada uno en una dirección diferente

Cada uno con su propia vivacidad

Y en su cara, siente lo que nadie le pudo hacer sentir

Y cuando ese compañero constante no está

Un vacío invade su cuerpo

¿Qué sería de él sin su viento?

Sin su amigo

Sin todo lo que lo hace ser.

Federico Duval

Soplo alado de arrollante labor

Horadas en lo más profundo de mis huesos

Devolviéndome a los desiertos sin flor

Para abandonar el pudor de tantos besos

Azote húmedo de rigor agudo

Prendes en mi la dulzura de tu pecho

Empujándome a enderezar el timo

Para inflar el artimón de tu velero.

 

Lorraine Vernot

Tu descends des montagnes pour réveiller le clochard endormi

Tu poursuis les tuyaux pour le déguiser en flute

Tu joues avec les papiers oubliés

Et tu danses avec les feuilles sèches

Tu dessines dans les champs de maïs une marée jaune

Tu secoues ma chevelure

Voleur des odeurs que jusque-là m’appartenaient

Alejandra Santana

Te mueves como serpiente, entre el cabello de la gente

Que refrescas mi cuerpo y mi mente

Mueves todo a tu ritmo

Llevándolo en un viaje sin rumbo fijo.

 

Amalia Duica

Eres el frío, ers movimiento

La razón por las que bailan los que siempre están quietos

Eres el frío, eres movimiento

Eres la guía de las nubes en el inmenso azul del cielo

Eres el frío, eres movimiento

Eres el respiro del viajero

Eres el frío, eres movimiento

Eres aire nuevo, eres como el viento.

Perdu

Lorraine Vernot

En el confín de los bosques

Unos árboles se han reunido

Y narran las historias que de otros tiempos han vivido

Dos venados y una familia de hongos

Se sientan en círculo a escuchar

Un grupo de pájaros músicos

Transforman lo que antes era una historia en un cantar

Y así la fiesta perdida del bosque verdadero

Va empezando a alumbrar

Andrés Durán

Y allí nos encontrábamos

Los dos con nuestra fantasía

Y el viento que se fundía con mis ansiosos jadeos

Y allí entrabamos

Por fin solos con nuestros cuerpos

Y el ruido del río que corría

Acompañando nuestro encuentro

Caminábamos entre los arboles

Los animales nos huían

Y fue entonces cuando la encontramos

Era la piedra donde te conocería

Suave matiz, montañas perfectas

Gritos que con los pájaros se confundían

Nos unimos en alma y cuerpo

Y así fue como en el boque la perdería.

 

Tatiana Piñeros

“Sola, sola, sola” es lo único que puedo repetir

Sin nadie acá conmigo

¿cómo pasó esto? De llegan a ningún lugar

Entré en un laberinto, en un desierto del que ya no puedo salir

Todo esto es mi culpa, algo en lo que no debí confiar

Fue tu amistad y fue tu dulzura

Las que me trajeron a este lugar

¿y escapar? Eso ni modo, ya no puedo ni respirar

Perdida afuera, o perdida adentro

Ya todo da igual

Tengo que dejar de pensar en esto

En el odio que siento, hacia ti o hacia mi

Por ya no conocer mi rumbo

Pero te perdono, santa serpiente

No porque crea que mereces perdón

Pero porque al fin y al cabo

La que más merece la paz soy yo.

 

Amalia Duica

Elle alla chercher au fond de la mer

La chanson qui résonne dans l’ombre

Elle été guidé par son désir sombre

Jusqu’au centre de son chagrin amer

En face de l’eau qui danse

Elle s’en va et revient avec la mousse

Elle sent comment sa douleur devienne douce

Elle prend son dernier soupir, et se lance.

 

Federico Duval

Ou est tu fée Gwendoline

Quand viendras-tu me chercher

Au milieu de la mousseline

Perdu de vert entaché

A la recherche de la flamme

Pour me frayer un chemin

Dans le tréfond de ton âme

Dans ce palais cristallin

J’effeuille une a une les branches

De ces fantassins armés

Qui défendent à feu et à sang

La forteresseenchantée.

Alejandra Santana

Todos mis sueños y deseos envueltos por la oscuridad están

No me atrevo a desenvolverlos por miedo a perderlos

Perderlo todo, todo perderlo para cerciorarme de lo que quiero

Pero ahora el camino es incierto

No reconozco ni la dirección del viento.


 

daniela:

 

Black and blue

One way there
A blue line appears
No sky
No ground
Just black and blue

Constellations were at my feet
Glued to the mountains
No trees
No mountains
The first time, I looked down and saw
Just black and blue

And then… the first light appeared
No black
No blue
Everything had gone

Mother to son

 

Now that music and sound

Have been taken from you;

Your dignity gone astray,

I’ll greet you with words of joy,

Thinking I can make you stay.

 

If all you can hear is a distant echo

That sings of hope and lost expectations,

I will hum to your ear

With a voice like a child’s,

Filled with the pitch of my soul.

 

When joy is long gone,

Having run away with the sound of a smile,

Let me, willingly, rejoice your dawn,

Bursting into fits of laughter.

 

Attempting to delight you

Is my duty, my one loving task.

Let the tone of my love fill you with sound,

And never again shall you feel lonesome.

 

Caudales de destellos la iluminan, iluminan la calle.

Esa calle por la cual andamos sin meditar nuestros pasos;

Esa calle tan estrecha, tan llena de aflicción.

 

Más tediosa es la noche, más estrellada de angustias,

Cuando al cielo se une el ébano que despliegas;

Cuando tus pupilas se enzarzan con las perlas en la lejanía.

 

Faroles y andenes se ensañan contra mi voluntad de seguirte.

Los primeros iluminan tu inacabable incertidumbre,

Los segundos me aconsejan un sendero lejos de tu piel.

 

Es la noche, sin embargo, quien retiene mis ansias de quererte.

Y en la oscuridad de la noche, en ojos de brea, corren intrépidas

La duda y la vacilación, por tus murallas de silencio.

 

Tu silueta silenciosa acapara mis sentidos,

Se entrelaza con el rugido del callejón que nunca hemos dejado.

Poco de ese clamor subsiste ya, pues has hecho del bullicio melodía.

 

Andas por la vida cual paloma indecisa, paloma hermosa,

Nereida audaz. Que anhela pero huye al momento de dejar

Que por un instante, se le acaricie el plumaje azabache.

 

Julia Garcia

 

 

If life has left my heart
This is where I have arrived.

As always senses in the air
Surprise us.
As always….places in time
Remind us:

Surrender to Nature and cry.
Rest in the illusion of a forgotten lie.
Green grass and blue sky,
Everyone’s laughing and so, I,
Look at the picture of a goddamn old past.

No one’s looking and you might be the last…
…You might have lost all awareness.

A lonely yellow flower amazes
As do animals, plants, fruit…
And you can hear growing roots.
But you cannot taste and you cannot feel,
Sight disappears in this land, powerful and unreal.

Can I go back to what scares me the most?
Can I forget the most beautiful woods?

As I walk down the road of rage,
Strange shelters dare to ask me to stay
Or should I decide my own fate?
Is there anything that we can forget?

Only two things that we must respect:
Paradise on Earth,
Earth in Paradise,
Or an oasis from the moon,
An oasis in the afternoon.

A third-eyed place might be here soon.

 

deborah

(Poema de presentación)

Soy la que no puede ser más allá de su poder,
Y puedo a cada momento volverme a perder.

Soy y despierto como me acuesto,
Me acuesto con el sol y por la luna me despierto.

Busco a cada día un paso en el que me invierto,
Del deseo a lo mejor,
Me he hecho un mal mayor.

Soy como un sueño y sin escapatoria soy el dios.

Le presento a un yo exterior,
Lo que regurgita en mi interior.

He perdido toda y plena satisfacción,
Por 16 giros que la Tierra le ha dado al Sol.

En cuerpo y mente me apropio de la institución,
A cada estrella de placer le doy un adiós,
Y por pizcas de plenitud a Marte me doy.

Azar y Destino o deseo que no venga,
Fuerza que no tengo y aliento que envenena.

Sin aire en el espacio y sin voluntad que honorar,
Continuo por el mismo camino trazados a todos. Ya,
Decido entre pueblos de libertad y fraternidad,
Decido de pueblos protestantes que buscaron la oportunidad,
Les corto la lengua y escojo sangre, mares y oro quizá.

Cada día me renuevo en sonrisa vivaz,
Me alegra existir
Ser y revivir.

Del estoy no sé el cuándo.

Rutina, placer o miedo mejor,
Y sin saber por qué voy,
Por ahora escribo y, por ahora, aquí estoy.

Poema I

Yo soy el jinete de las Tinieblas,
Quimera de mis propias pesadillas,
Sombra de otros tiempos vividos,
Entre interrogantes y destinos.

Soy yo la distancia entre los Soles,
¿O venganza de mis propios temores?

Soy yo la sonrisa escasa y ajena,
Leyenda inventada y deshecha,
De insoportables contradicciones
A reacciones sin explicaciones.

Cuando espacios cruzados, invertidos,
Del arriba abajo sin sentido,
Y el mismo vaivén retorcido,
Siempre en la espiral seré el mismo.

Yo sería mi ilusión ideal,
Yendo por el camino de un mortal,
De no ser por visiones astrales,
U otras corduras agonizantes.

Lo pierdo todo y todo me pierde a mí,
Y me hundo en mi visión de la ceguera.

Lo pierdo todo y todo me pierde a mí,
Y olvido el ritmo del tiempo al pasar.

Soy la excusa de la vida en sí,
Y el caos del mundo en frenesí.

Lo pierdo todo y todo me pierde a mí.

Principios de traslación

Volatiliza y refuerza el caos,
Los microcristales te envician con morfina,
Y te desvaneces en la perplejidad del enigma.

Te dejas hundir en la ambrosía,
Te vuelves cuarzo en su sangría.

Una capa amarilla de quinoleína,
Sufre el despecho de su tácito beso.
Brillar como gema ante su anhelo,
Colores inéditos y escapes deshechos.

Eres supernova de tu mente
Y estallido por su mano ausente:
Estropear el orden ficticio de su sinapsis,
Y por brillos de zafiros, entrar en hipnosis.

Fundir el rubí a la esmeralda
Y dormir en el olvido de un opaco despertar.
Lagunas de mercurio son playas de tranquilidad,
Cuando el recuerdo de la memoria repetir,
Nos lleva a malograr el ensueño ideal.

Epifanía en hojas de papel

Frente al propósito de escribir sobre ti,
Espero ir más allá del relato.

Y que en esta hoja
No se diferencia ni una ni la otra
Y todo parece ser igual
Y nada puede enmendar.
“Cosa” y “moza” no parecen variar,
“Perdón” y “sermón” se parecen ajustar.

No puedo ni siquiera explicarles lo que eres,

Una mujer que me obligó a escribir sobre ella.
Una mujer que creyó en unas vacías palabras ajenas.
Una mujer que desmintió una ocasional sonrisa.

No puedo escribirles sobre ti.
Escribir que eres mujer
O decir que eres mar
Sonido
Vértigo
Todo me da igual.
¿Qué sé?

¿Una mujer tibia como la luz de otoño?
¿Una mujer callada como la nieve en invierno?

Nada me sirve
Y todo parece redundar.

Una imagen me convendría mejor:

A contraluz
Tras la montaña
Una luz etérea
Que viene y va
Me ha de cegar
Como de las manos se me va.

Yo que me propongo escribir,
Yo que intento verte escrita.
Yo no puedo decir que eres arena entre mis pies,
Yo no puedo mirarme y acordarme de ti.

Mujer
Que si a veces pienso que no existes
Perdona.

Tranquila
Que a veces pienso no existir.

Mejor no haber existido.

Nunca haberles mentido sobre ti.
Y haberles dicho
Que eras escurridiza como el viento,
Escasa como las auroras
Y agonizante como el anochecer.

No puedo escribir cuando la pluma es arena,
La luz noche,
El aire viento,
El frío invierno,
Las voces sonido,
El equilibrio vértigo,
Un atardecer otoño…

Y mi vida,
La vida, mi nena,
La vida, mi vida,
La vida es mentira,
Y mi nena, la vida,
La vida muerte.

Phèdre, par Aricie

Toujours de côté il semble me laisser,
Je marche, je cours et dans mon lit je cris.
Mes frères par chaque porte semblent me visiter,
Étant morts je ne peux vivre et dans la Mort je vis,
Les plaintes, les soupirs et les ombres se répondent,
Sans Pallantides et sans la fin du jour s’avertir,
Je ne peux l’éviter jalousie et peur me confondent,
À chaque nuit par ma fatigue et désespoir vaincue,
Je crois voir mon amant par cette vieille émue,
La rage et la honte de ma lignée battue
Ne valent point le désir dont je suis éperdue.
Mais le voici son père qui revient,
Et qu’à l’inceste affreux devrait mettre fin.
Quoi ? Mon amour veut faire ma gloire,
Avec Théramène fuis et me laisse le pouvoir !
Un monstre aux écailles jaunissantes lui enlève la vie,
Lui, pour éviter le soupcon, ne prononce qu’Aricie.

Chocolat

D’un monde lointain le dernier goût,
Nous arrive en Europe, peuple de fous,
Qui, à force d’usurper le noir trésor,
Fait de l’afrodisiaque de l’argent et de l’or.

Mousse insaissible entre les lèvres,
Un marché à conquérir , dès les enfants jusqu’aux grand-mères.

Le délicat chocolat fait aux jeunes filles rougir,
Les petits crier et les anciens s’évanouir,
Les unes par crainte d’être vues en extase,
Les autres par peur de se faire une impasse,
Et enfin, les derniers pour une fin exemplaire
Donner à la vie,
Et pouvoir au lit chaque nuit
Se dire : « Aujourd’hui, la mort imminente
N’a plus un goût amère. »

Maracuya

Sans qu’on puisse le voir, déjà à la bouche,
Le fluide et la chair du jaune au rouge,
On se plonge tout de même dans le fruit, pure,
On s’y jette et on oublie de la vie l’amertume,
Abstinence qui se fait sentir à la langue,
Les nerfs, la soif et le tremblement des anches,
Entre les vagues et la salive.
Dans les graines de sucre, une âme vive
Fait la rencontre de son vieux pays,
Que ni l’Afrique, France ou Ètats-Unis,
Peuvent de la passion en imiter le fruit.

If life has left my heart
This is where I have arrived.

As always senses in the air
Surprise us.
As always….places in time
Remind us:

Surrender to Nature and cry.
Rest in the illusion of a forgotten lie.
Green grass and blue sky,
Everyone’s laughing and so, I,
Look at the picture of a goddamn old past.

No one’s looking and you might be the last…
…You might have lost all awareness.

A lonely yellow flower amazes
As do animals, plants, fruit…
And you can hear growing roots.
But you cannot taste and you cannot feel,
Sight disappears in this land, powerful and unreal.

Can I go back to what scares me the most?
Can I forget the most beautiful woods?

As I walk down the road of rage,
Strange shelters dare to ask me to stay
Or should I decide my own fate?
Is there anything that we can forget?

Only two things that we must respect:
Paradise on Earth,
Earth in Paradise,
Or an oasis from the moon,
An oasis in the afternoon.

A third-eyed place might be here soon.