Les subordonnées conjonctives utilisées en fonction de compléments circonstanciels (classe de première)

Le professeur rappelle aux élèves les subordonnées conjonctives utilisées en fonction de compléments circonstanciels de cause, de conséquence, de but, de condition et de concession, ainsi que les outils grammaticaux qui permettent leur construction, y compris les plus rares et complexes : ces subordonnées sont en effet essentielles dans l’argumentation, en lecture comme dans l’expression. Pour les besoins du travail de l’expression écrite et orale, on rapproche systématiquement les subordonnées d’autres moyens linguistiques permettant d’exprimer les mêmes relations logiques ou situationnelles (connecteurs, groupes prépositionnels, etc.), et on explique les nuances des emplois argumentatifs de ces structures.

L’interrogation : syntaxe, sémantique et pragmatique (classe de première)

On peut présenter les différentes formes de phrase interrogative associées au niveau delangue (ou registre) mais on vise à éclairer surtout les distinctions entre l’interrogation directeet les interrogatives indirectes (ou enchâssées), souvent peu maîtrisées dans les productions écrites et orales. On peut étudier plus précisément la syntaxe de la phrase interrogative (nature et fonction du mot interrogatif, notamment). Des prolongements ponctuels vers la phrase exclamative et les discours rapportés sont possibles. L’ouverture deperspectives pragmatiques, avec la prise en compte des actes de langage dans leur rapportaux types de phrases, offre enfin l’occasion d’approfondir la syntaxe de l’interrogation.

L’expression de la négation (classe de première)

Il s’agit d’étudier les différentes formes de construction de la négation l’examen de la phrase négative, de la préfixation et de l’opposition lexicale (antonymie) permet de travailler sur des unités de niveaux différents (mot, proposition) et s’ouvre naturellement à l’expression écrite et orale. À l’échelle des textes, on peut observer le fonctionnement pragmatique de la négation (négations partielles, énonciations implicites, etc.) et les niveaux de langue utilisés.

Lexique (classes de seconde et première)

Des activités sont régulièrement consacrées au renforcement des ressources trop souvent négligées du lexique. Si le rappel des modes de néologie (dérivation, composition, emprunt, etc.) ou des relations lexicales (synonymie, antonymie, hypéronymie, etc.) peut guider ouéclairer ponctuellement l’exploration du lexique.

Il est toutefois essentiel de combiner la présentation des questions de grammaire avec des exercices de manipulation syntaxique et morphologique (commutation, déplacement,

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suppression, adjonction, pronominalisation, passage à la voix passive)

https://eduscol.education.fr/lettres/actualites/actualites/article/ressources-pour-letude-de-la-langue-au-lycee.html

https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Programmes/52/6/Livre_Terminologie_grammaticale_web_1308526.pdf

 

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La formation des mots

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1° Mots simples et mots construits

Un mot est la plus petite unité de sens.

Exemples : chien, voir

Il existe des mots simples, qui ne peuvent pas être décomposés en unité de sens plus petite.Exemples : table, chaise

Il existe des mots construits qui peuvent se décomposer.Exemples : re-venir, dé-plaisir

2° La formation des mots construits :
 Les mots construits par dérivation

On dit que les mots sont construits par dérivation, lorsqu’on ajoute à un radical, élément minimal qui contient le sens principal du mot, des préfixes et des suffixes.

Exemples : infatigable, incassable

On obtient alors des dérivés de ce mot initial.
On appelle 
famille de mots tous les dérivés formés à partir d’un même radical.

Exemples : porter, importer, exporter, portable, exportation, portatif ...

a) Les préfixes :

On appelle préfixe l’élément qui vient se placer devant un mot. Le préfixe ne change pas la nature grammaticale du mot mais sa signification. Ils présentent des sens variés. Voici les plus fréquents :

  • Ils peuvent être diminutifs ou augmentatifs. Exemples : minijupe, surdoué, supermarché

  • Ils peuvent avoir le sens d’une préposition. Exemples : préhistoire,antépénultième : avant, coéquipier : avec, antisocial : contre, transcontinental : à travers, extraordinaire : hors de....

  • Certains ont un sens privatif. Exemples : anormal, invisible, impossible, irresponsable, méconnaître

b) Les suffixes :
On appelle suffixe l’élément qui s’ajoute à la fin du radical.

Certains suffixes changent le sens du mot. Voici quelques exemples :

  • Les suffixes -ette et -on ont un sens diminutif. Exemples : fillette, chambrette, chaton

  • Les suffixes -able et -ible expriment la possibilité, la capacité. Exemples : habitable, lisible

page1image22416page1image22576page1image22736page1image22896page1image23056• Un même suffixe peut avoir plusieurs sens. Le suffixe -ier peut désigner un arbre, un récipient, une profession. Exemples : pommier, sucrier, charcutier

Les suffixes permettent la plupart du temps d’obtenir un mot de nature grammaticale différente.Exemples : solide-solidité (adj nom), piloter -pilotage (verbe nom), Italie-italien (nom adj), boiter- boiteux ( verbe adj), clou-clouer (nom verbe)....

Attention !

Le suffixe -ment est un cas particulier, il s’ajoute aux adjectifs pour former des adverbes.
En général le suffixe s’ajoute au féminin de l’adjectif. 
Exemples : doucement, durementL’adjectif reste au masculin quand il est terminé par ai, é, i, uExemples : vraiment, polimentLes adjectifs en –ant font leur adverbe en -ammentExemples : puissant, puissamment

Les adjectifs en –ent font leur adverbe en -emmentExemples : apparent , apparemment.

 Les mots construits par composition

a) Les mots composés usuels :
Un mot composé usuel est un mot construit à partir d’autres mots.

Exemples : abat-jour, chaise longue, portefeuille

b) Les mots composés savants :

Les mots composés savants sont formés à partir d’éléments grecs ou latins.

Exemples : biologie ( bio : en grec la vie, logie : en grec le discours, la science), autobiographie, omniscient

 

 

Grammaire : exercices Application sur les textes de l’objet d’étude 2 : Montaigne 

 

1.     Les expansions du nom :

 

Remplacez l’expansion par une autre de classe grammaticale différente : Classes grammaticales possibles : adjectif qualificactif, Complément du nom ,Proposition subordonnée

 

 

 

1.       Nous n’avons pas d’autre point de mire que l’exemple et l’image des opinions et des usages du pays où nous sommes 

 

2.       Les plus utiles et naturelles vertus et propriétés que nous avons abâtardies

 

3.       Il n’est pas légitime que l’art emporte le prix d’honneur sur notre grande et puissante mère Nature.

 

4.       Ils firent à ce peuple les déclarations habituelles

 

2.     La négation

 

Relevez et commentez les négations suivantes, puis transfomrez-les en affirmations

 

1.       «  De l’or, qu’ils en avaient peu et que c’était une chose qu’ils ne tenaient en nulle estime parce qu’elle était intuile au service de leur vie »

 

2.       « Qu’ils le prissent sans hésiter »

 

3.       «  Tout cela ne va pas trop mal »

 

3.    Les propositions subordonnées

 

Précisez où elles commencent et finissent, et si elles sont : interrogatives indirectes, circonstancielles, complétives, relatives

 

1.       « Qu’ils étaient des gens paisibles... »

 

2.       « Devait être un homme aimant la dissension puisqu’il donnait ainsi à un tiers une chose  qui n’était pas sienne »

 

3.       « C’était une chose qu’ils ne tenaient en nulle estime »

 

4.       « Celui dont tu veux t’emparer comme de la brute est ton frère »

 

5.       « Quant au dieu unique, ils dirent que l’idée leur en avait plu »

 

6.       « Ce pays est à toi parce que tu y as mis le pied ? »

 

7.       Il demandèrent s’ils voulaient leur donner leur or.

 

 

 

4.     L’interrogation 

 

transformez la façon de faire ces phrases interrogatives

 

1.       « Qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? » :

 

2.       « Y a-t-il une plus belle réponse ? « 

 

3.       « Tu es entré dans nos cabanes, qu’y manque-t-il à ton avis ? » 

 

 

 

 

 

 

La négation

 

 Exercices d’observation

 

Exercice 1

 

Sur quels mots ou groupes de mots la négation vous semble-t-elle porter (sur la phrase entière, sur un mot ou un groupe de mots seulement) ? Quelle différence de signification pouvez-vous constater entre les phrases 3 et 4 ainsi que 5 et 8.

 

  1. Anna n’est pas rentrée.
  2. Il n’a lu aucun livre de Pierre Lemaître.
  3. Il ne l’a pas tuée avec ce couteau.
  4. Il ne l’a pas tuée avec ce couteau pour prendre son argent.
  5. Daphné n’aime pas les glaces.
  6. Daphné n’aime pas les glaces au citron.
  7. Daphné n’aime pas les glaces au citron, mais elle les adore.
  8. Daphné n’aime pas les glaces au citron, mais à la framboise.

 

Exercice 2

 

Quelle(s) différences(s) remarquez-vous entre ces propositions ? Expliquez.

 

  1. Emile est là. / Emile n’est pas là.
  2. J’ai triché lors du contrôle. / Je n’ai pas triché lors du contrôle.
  3. Je ne veux pas de légumes. / Je ne veux que des légumes.
  4. Je pense qu’il ne réussira pas. / Je ne pense pas qu’il réussira.
  5. Marc n’aime pas les films de Tarantino. / Marc n’aime pas tous les films de Tarantino.
  6. Vous ne pouvez pas répondre à ce message. / Vous pouvez ne pas répondre à ce message. / Vous ne pouvez pas ne pas répondre à ce message.
  7. Je crains qu’elle vienne / Je crains qu’elle ne vienne
  8. C’est possible. / C’est impossible.

 

3. Concluez

 

Rassemblez vos observations et dites, selon vous, comment et par quels moyens s’expriment la négation. Utilisez les exemples que vous avez trouvés ci-dessus pour illustrer vos remarques.

 


 

La négation, Leçon

 

1. Exprimer la négation

 

On exprime, en français, la négation de deux façons :

 

  1. De façon lexicale
    On peut opposer des termes qu’on appelle des antonymes (des mots de sens contraire) comme petit et grand ou encore pauvre et riche. Ces termes n’ont aucun rapport morphologique. Toutefois, il est possible de créer des antonymes en ajoutant un préfixe (possible / impossible, social / asocial, rangé / dérangé, connaître / méconnaître). C’est ce qu’on appelle la dérivation (1).

 

On peut encore opposer un même mot à l’aide d’un mot négatif comme pas ou non : un téléphone cher / un téléphone pas cher, la violence / la non-violence, une hypothèse vérifiée / une hypothèse non vérifiée (2).

 

  1. De façon grammaticale
    La négation se combine avec un type de phrase (type déclaratif, interrogatif ou injonctif) :
    • Je viens / Je ne viens pas.
    • Vient-il ? / Ne vient-il pas ?
    • Venez. / Ne venez pas.

 

Pour ce faire, on utilise généralement le couple adverbial ne... pas qui est une négation double, c’est-à-dire un ensemble de deux mots composé de la négation ne et d’un deuxième mot qui peut être un adverbe (pas, point, jamais, plus, guère...), un pronom (personne, nul, rien) ou un déterminant (aucun).

 

En fait, il existe une grande variété de moyens permettant d’exprimer la négation laquelle peut porter sur toute la phrase (négation totale) ou sur une partie uniquement (négation partielle).

 

2. Comprendre la portée de la négation

 

A - Négation totale et négation partielle

 

La négation totale porte sur la phrase entière et s’exprime au moyen de ne... pas ou ne... point : Il ne parle pas. (cet énoncé s’oppose à la phrase positive Il parle).

 

La négation partielle porte sur une partie seulement de la phrase. Elle s’exprime au moyen de mots négatifs associés à ne qui permettent d’identifier précisément le ou les groupes de mots visés par la négation. Ces mots négatifs sont :

 

  • les adverbes jamais et nulle part.
  • les pronoms indéfinis personne, nul, rien.
  • les déterminants indéfinis aucun, nul.

 

Toutefois quand la négation totale pas est suivie d’un complément d’objet ou circonstanciel, alors cette négation n’affecte que ce groupe : Il ne parle pas aux élèves de sa classe. Dans cet exemple, la négation ne porte pas tant sur le verbe parler que sur le COI aux élèves de sa classe.

 

B - La négation restrictive

 

Reste le cas de la négation restrictive qui, formulée à l’aide de ne... que, équivaut à seulement ou uniquement : Alex n’aime que les musiques dansantes. Ce type de négation pourrait être explicité par l’expression et rien d’autre :  Alex n’aime que les musiques dansantes et rien d’autre.

 

C - Emploi des mots négatifs

 

a - Non

 

Cette négation connaît de très nombreux emplois. Examinons les principaux.

 

  • Non peut à lui seul exprimer la négation par opposition à oui notamment dans une réponse à une question :

 

HAMM. —  [...] Ce n'est pas l'heure de mon calmant ?
CLOV. — Non.
(Samuel Beckett, Fin de partie)

 

  • Il s’emploie seul et peut éventuellement être renforcé par une conjonction (mais) ou une interjection (ah) :

 

NAGG. — Tu dormais ?
NELL. — Oh non !
(Samuel Beckett, Fin de partie)

 

  • Non peut aussi s’insérer à la fin d’une phrase pour la renforcer : Ça doit être bien difficile de choisir, non ? (Pierre Lemaitre, Couleurs de l'incendie)
  • Il peut occuper la fonction de COD (Il a dit non) voire remplacer toute une proposition subordonnée complétive ([...] il m’a demandé si cela m’ennuierait de le faire tout de suite et j’ai répondu que non., Albert Camus,  L'Étranger).
  • Il peut opposer deux groupes : Je prendrai le métro et non ma voiture, Le participe passé s’accorde avec le COD antéposé, non le sujet...
  • Associé à plus, il reprend les éléments d’une proposition : Vous ne le voulez pas, ni moi non plus. Associé à l’adverbe seulement, il exprime une gradation : Dans ce siècle, je suis le premier qui ait parlé non seulement de l’âme des animaux, mais encore de l’âme des choses. (Victor Hugo)

 

b - Pas

 

pas (comme point d’ailleurs qui apporte une couleur archaïque ou littéraire) s’emploie avec ne pour indiquer une négation totale : Je ne comprends pas ce que tu veux.

 

Toutefois, pas peut être employé sans ne, mais contrairement à non, il ne peut s'employer seul. Il doit être complété par un autre mot :

 

Marc. Tu te fous de moi !
Serge. Pas du tout.
Yasmina Reza, Art

 

VLADIMIR. - on ne t'a pas battu?
ESTRAGON. - Si... Pas trop.
Samuel Beckett, En attendant Godot

 

On peut aussi employer la négation ne dans une phrase averbale avec un simple groupe nominal : Pas le temps ! ou un adjectif : Pas terrible !. Un pronom : Pas lui !. Un adverbe : Pas maintenant...

 

c - Ne

 

Ne s’emploie avec un deuxième élément négatif : ne... pas, plus, guère, jamais, que.... Toutefois, l’élément ne est souvent omis à l’oral (Je sais pas au lieu de Je ne sais pas).

 

Par ailleurs, il arrive qu’on emploie ne seul après certains verbes suivis d’un infinitif : Je ne saurais répondre, Je n’ose le dire ou après un si exprimant l’hypothèse : Si je ne m’abuse, Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves. (Montesquieu, De l’Esprit des Lois).

 

Enfin, de nombreuses tournures s’utilisent avec ne seul. Une question avec que (au sens de pourquoi) : Que ne le disiez-vous plus tôt ?. Une question rhétorique : Qui n’approuverait ?. Une proposition subordonnée : Il n’y a personne qui sache cela, etc.

 

d - Ni

 

La conjonction de coordination ni sert à coordonner des groupes négatifs de la même façon que la conjonction et coordonne des groupes positifs : Je veux du fromage et du dessert. / Je ne veux ni fromage ni dessert.

 

ni peut donc coordonner des groupes nominaux mais aussi des propositions entières : Il ne peut ni accepter cette proposition ni la refuser ou encore des verbes : Je ne parle ni ne lis l’allemand (en ce cas ni est renforcé par ne).

 

C - Trois emplois stylistiques de la négation

 

  1. Le ne explétif (3) n’a pas de valeur négative. Il est facultatif et s’emploie dans un niveau de langue soutenu : Prévenez-moi avant qu'il ne soit trop tard.
  2. La prétérition est une figure de style qui feint de ne pas dire ce qu’elle dit néanmoins très clairement : Nous n’essaierons pas de donner au lecteur une idée de... (Victor Hugo donne ensuite une idée de ce à quoi ressemble son personnage (4)).
  3. La litote est également une figure de style. Elle recourt souvent à la négation et consiste à dire le moins pour dire le plus : Ce garçon-ci n’est pas sot (Cette phrase de Marivaux signifie que le garçon est intelligent), Vous ne dites pas la vérité (= vous dites des mensonges). Ici, la négaion sert donc à affirmer.

 


 

Exercices

 

Vocabulaire

 

1. Préfixes « in » et « a »

 

Faites précéder chacun des mots suivants du préfixe « in- » ou « a- ». 

 

Capable, régulier, logique, mature, normal, mobile, recevable, politique, lettré, achevé, réel, typique, lisible, acceptable, symétrique, mangeable, social.

 

2. Préfixes « dé- » (« dés- ») et « mé- »

 

Faites précéder les mots suivants du préfixe « dé- » (« dés- ») ou « mé- ».

 

Faire, dire, content, plaisant, approuver, organisé, prendre, ordonné, fier, priser, estimer.

 

Syntaxe

 

1. Relevez les négations

 

  • Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe / Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur (Victor Hugo)
  • Nous aurions voulu te faire apprendre le violon, mais tu n’as jamais accepté. (Jean Anouilh)
  • je n’ai quoi qu’il en soit rien à reprocher à mes parents mis à part ce minime, ce fâcheux mais minime épisode du prénom (Michel Houellebecq)
  • Il n’est même pas recherché en Allemagne, aucun mandat d’arrêt n’a été délivré (Olivier Guez)
  • J’entendis, ou crus entendre, je ne veux rien affirmer, des gémissements poussés par le monde des cadavres au milieu duquel je gisais. (Honoré de Balzac)
  • Ah ! disait le grillon, que son sort et le mien / Sont différents ! Dame nature / Pour lui fit tout, et pour moi rien. / Je n’ai point de talent, encor moins de figure ; / Nul ne prend garde à moi, l’on m’ignore ici-bas ! / Autant vaudrait n’exister pas. (Florian)

 

2. Mettez ces phrases à la forme négative.

 

  • Serait-ce le livre que vous cherchez  ?
  • Il a tout compris.
  • A-t-il réussi à venir à temps ?
  • On les voit partout.
  • Il est vrai que le médecin est venu.
  • Cet élève a pris son sac de sport et son cartable.
  • Je crains de comprendre !

 

3. Négative totale ou partielle

 

Dites si les négations des phrases ci-dessous sont totales ou partielles.

 

  • Je ne le trouve nulle part, ce livre !
  • Ema n’a pas fini de lire son livre.
  • Cet auteur n’écrit jamais rien de bon.
  • Nul n’est censé ignorer la loi.
  • Je ne vous dérange pas ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’interrogation

 

La phrase interrogative est l’un des quatre types de phrase : déclaratif, exclamatif, injonctif (et donc interrogatif).

 

La phrase interrogative exprime une demande d’information adressée à un interlocuteur. C’est une question qui appelle généralement une réponse (1) et dont la construction est conditionnée par les registres de langue et marqué par l’opposition entre l’oral et l’écrit.

 

On distingue l’interrogation directe et l’interrogation indirecte, c'est-à-dire que l’interrogation peut être posée directement ou indirectement par l'intermédiaire d’un verbe :

 

·         Que veux-tu ? (interrogation directe)

 

·         Je me demande ce que tu veux. (interrogation indirecte)

 

Par ailleurs, l’interrogation peut être totale ou partielle.

 

L’interrogation totale porte sur l’ensemble de la phrase et appelle une réponse du type « oui » ou « non ». Elle équivaut alors à la reprise affirmative ou négative de la question posée :

 

Faut-il ramener du pain ?
Non, il ne faut pas ramener du pain.

 

L’interrogation partielle porte sur une partie de la phrase. Une partie de la phrase interrogative est présentée comme étant non connue ou non identifiée et c’est donc sur cette partie que porte la demande d’information formulée au moyen d’un mot interrogatif :

 

·  L’interrogation porte sur l’identité du sujet
Qui a utilisé ma voiture ?
Olivier l’a utilisée.

 

·  L’interrogation porte sur le repérage temporel du reste de la phrase
Quand prend-il la voiture ?
Il la prend demain

 

 

 

I - L’interrogation totale

 

La phrase interrogative possède une intonation ascendante () qui se traduit à l’écrit par le point d’interrogation. Le sujet est alors placé après le verbe : As-tu besoin d’une feuille ? Mais cette inversion du sujet est surtout réservée à l’écrit. À l’oral, seule l’intonation permet de distinguer l’interrogation de l’affirmation : Tu as besoin d’une feuille ?

 

Selon la nature du sujet, on distingue deux types d’inversion :

 

a) L’inversion simple

 

Le sujet est simplement placé immédiatement après le verbe. Dans l’interrogation totale, cette inversion s’applique à des pronoms personnels sujets (je, tu, il, etc.) ou au pronom démonstratif ce :

 

As-tu apporté mon livre ?
Est-ce ta voiture ?

 

À la première personne, un verbe du premier groupe voit son « e » final se transformer en « é » : proposé-je, me demandé-je...

 

À la troisième personne, un « t » de liaison euphonique a été intercalé, à partir du XVIe siècle, entre la finale vocalique du verbe et le pronom « il (s) » ou « elle (s) », par analogie avec les formes verbales terminées par un « t » : fait-il, doit-il, finit-il ; parle-t-elle, aimera-t-il.

 

b) L’inversion complexe

 

Quand le sujet est un groupe nominal ou un pronom autre que personnel ou démonstratif, il reste placé avant le verbe mais il est repris après le verbe par un pronom personnel sujet de troisième personne qui s’accorde avec lui  :

 

Edmond tentera-t-il de s’évader ?
Cette erreur n’était-elle pas la pire qu’il pouvait commettre ?
Quelqu’un a-t-il une question à poser ?

 

 

 

L’interrogation avec « est-ce que »

 

Cette tournure (considérée comme familier au XVIIe siècle) est aujourd’hui très utilisée. Elle présente le double avantage de fournir, dès le début de la phrase, une marque de l’interrogation et de permettre le maintien de l’ordre sujet-verbe, évitant ainsi le recours à l’inversion :

 

Est-ce que tu veux de l’eau ?

 

 

 

II - L’interrogation partielle

 

Contrairement à celle de l’interrogation totale, l’intonation est descendante (), après une prononciation insistante mettant en valeur le terme interrogatif placé en tête de phrase.

 

Selon les mots qui suivent, l’interrogation partielle s’exprime à l’aide de pronoms, de déterminants ou d’adverbes interrogatifs, qui peuvent être associés à l’inversion du sujet ou renforcés par « est-ce que ».

 

1. Les pronoms interrogatifs

 

Les pronoms interrogatifs « qui », « que », « quoi » et « lequel » (2) sont placés en tête de phrase.
Dans ce cas, l’interrogation porte sur le sujet, l’attribut, sur le complément d’objet ou sur un complément non circonstanciel :

 

·         sur le sujet : Qui est venu ?

 

·         sur l’attribut : Qui est cet homme ?

 

·         sur le COD : Que voulez-vous ?

 

·         sur un complément prépositionnel non circonstanciel (COI/COS/complément d’agent etc.) : À qui penses-tu ?, De quoi parles-tu ? (On remarque que le pronom est précédé d’une préposition.)

 

La plupart de ces phrases peuvent être renforcées par « est-ce que » : Qui est-ce qui est venu ?, Qu’est-ce que vous voulez ?, De quoi est-ce que tu parles ?...

 

2. Les déterminants interrogatifs

 

Comme tout déterminant, « quel » s'emploie devant un nom :
Quelle heure est-il  ?

 

Cependant, le déterminant « quel », employé seul, concurrence le pronom « qui » : Qui est cet homme ? / Quel est cet homme ?

 

3. Les adverbes interrogatifs

 

Les adverbes interrogatifs portent sur les circonstances de l’action : manière, lieu, cause et temps :

 

·         Comment allez-vous ?

 

·         Où allez-vous ?

 

·         Pourquoi riez-vous ?

 

·         Quand partez-vous ?

 

L’emploi de ces adverbes s’accompagne de l’inversion du sujet mais l’interrogation sur les circonstances peut être évidemment renforcée par « est-ce que » placé après l’adverbe interrogatif, ce qui permet d’éviter l’inversion du sujet :

 

·         Quand est-ce que vous partez ?

 

·         Pourquoi est-ce que vous riez ?

 

 

 

II - L’interrogation indirecte

 

Les propositions subordonnées interrogatives font partie des propositions subordonnées complétives (3) et sont appelées propositions subordonnées interrogatives indirectes.

 

En effet, la question Quelle heure est-il ? est posée directement. Dans l’interrogation indirecte, la question est formulée par l’intermédiaire d’un verbe exprimant un manque d’information (se demander, savoir, ignorer, chercher…) : Je me demande quelle heure il est. On dit alors que l’interrogation est indirecte puisque elle est introduite :

 

·         soit par la conjonction de subordination « si » : Il se demande si Marc viendra.

 

·         soit par des mots interrogatifs comme le déterminant « quel », les adverbes et les pronoms interrogatifs : Je me demande quelle heure il est, Je ne sais où aller.

 

On remarque que la proposition subordonnée interrogative est une interrogation totale, qu’il n’y a ni inversion du sujet ni possibilité d’utiliser « est-ce que ». En outre, elle n’admet pas le point d’interrogation que l’on trouve dans l’interrogation directe (Marc viendra-t-il ?).

 

Par ailleurs, le verbe de la subordonnée est soumis à la concordance des temps :

 

·         Je me demande quelle heure il est.

 

·         Je me demandai quelle heure il était.

 

 

 

 

 

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