* les annales pour s'entrainer: http://www.site-magister.com/annales.htm

* un bon site avec des sujets :http://www.bmlettres.net/spip.php?article465

* le site copie double, pour la méthode: http://www.copiedouble.com/content/comment-faire-des-transitions-pour-un-commentaire-compos%C3%A9

Site interessant, http://www.site-magister.com/

Pour le commentaire:

 

question à poser sur le texte:

 

·      de quel siècle? quelle date? mes connaissances historiques autour de cette date, ex: les choses, 1962, 3 ans avant mai 68.

 

·      est-ce que je connais l'auteur? ex: Zola ou Balzac

 

·      quel est le thème principal du texte?

 

·      que veut démontrer l'auteur?

 

·      le fait-il directement ou par l'intermédiaire d'un personnage? ( ex: critique de la société à travers les déceptions d'Emma, ou critique directe par le narrateur dans Eugénie Grandet)

 

·      y a t il des mouvements, une évolution du passage?

 

·      genre du texte

 

·      type de texte ?le texte est-il narratif, descriptif, argumentatif?

 

·      registre dominant?

 

·      Y a t il des valeurs qui sous tendent le texte? des présupposés?

 

·      Le texte s'appuie-t-il sur une philosophie ou un manifeste?

 

 

 

 

 

Singularité du texte:

 

- les champs lexicaux

 

- situation d'énonciation : qui parle à qui? ( Roxane a Usbek..)

 

- particularités de la syntaxe: "le maitre disait a jacques qui disait a ..", imbrications, énumérations.

 

 

 

Attention:

 

- ne pas plaquer à mauvais escient des considérations sur les mouvements littéraires ou l'époque, vérifier la date de première parution du texte.

 

- lire attentivement le texte: se demander ce qu'il veut dire réellement sans avoir de préjugé sur son époque ou son mouvement littéraire: ex: un texte issu du "courant" réaliste peut être plus intéressant pour son caractère métaphorique, fantastique, imaginatif, etc.

 

- toute figure de style doit être commentée, l'oxymore, l'antithèse, la métaphore, etc n'ont pas de valeur en elles mêmes si elles ne sont pas articulées au but du texte.

 

ex:-les accumulations dans le texte de Perec illustrent la boulimie de l'acquisition chez les personnages.

 

-la métaphore du monstre pour parler de l'usine montre le danger qu'elle peut représenter pour les hommes dans Germinal

 

Sujets et corrigés, pour vous entrainer sur le commentaire : http://www.etudes-litteraires.com/bac-francais/annales.php

Pour le devoir d'invention: fiches 47 et 48

 

correction d'un devoir d'invention:

"Vous êtes un éditeur qui conseille à l'écrivain qui a rendu son manuscrit de le modifier en donnant plus d[épaisseur s psychologique, d'ambiguïté a son personnage principal. Vous vous appuierez pour cela sur vos lectures personnelles pour donner des exemples de personnages réussis selon vous."

 

 

 

 

 

Méthode pour la dissertation

Avant de commencer:

1.     Le but de la dissertation est de montrer sa culture sur un objet d'étude tout en organisant une pensée construite. Le sujet qui vous estdonné vous invite à voir la finalité des genres dans elur différence, et a pouvoir montrer que vous abordez des aspectes différents.

2.     C'est un travail d'argumentation.

3.     Différence avec le commentaire: c'est la même structure sauf que le commentaire porte sur un texte de 40 lignes alors que là vous réfléchissez sur l'ensemble des textes appartenant au genre: des millions de lignes, vous avec le choix pour les exemples!

4.     Il y a souvent des exemples, canoniques, efficaces, qui revinnent à chaque fois,  mais vous pouvez vous appuyer surtout sur des exemples de lectures personnelles ou de textes faits en cours.

5.     Les sous-axes ne doivent pas dévier du sujet et doivent être cohérents.

6.     Vous pouvez développer un exemple dans un sous-axe, comme faire allusions à d'autres titres.

7.     Citer par coeur est bien évidemment valorisé!

8.     Les titres des parties et des sous parties, en bleu ici, sont à reformuler sous formes de phrase.

9.     Le sujet est souvent facile si vous apprenez vos cours sur les objets d'étude.

10.  Tous les sujets se ressemblent plus ou moins :

Poésie: ses fonctions, engagement ou pas

Théâtre : importance ou non accordée à la mise en scène ( décor, costume, lumière, etc.)

Argumentation : avantages et inconviénients de l'argumentation indirecte : Fable, apologue, conte ohilosophique)

Roman : Rôle du personnage, statut du héros, le réel et l'imaginaire.

11.  Il faut se faire un répertoire d'idées par argument : ex: Importance d ela mise en scène :la la réinterprétation ex; L'école des femmes par Jacques Lassalle, qui oriente la pièce vers une interprétation tragique, Dom Juan par Mesguich, qui ajoute de la farce et des effets de mise en abyme.

12.  entraînez-vous à faires des thèses et antihèses, cela peut aussi vous servir pour d'autres matières.

13.  les sous-parties peuvent avoir un lien de cause a conséquence, cf ici, du I.ba au I. b

14.  ou bien les sous-parties développent des manières différentes de répondre à la question proposée dans la partie.

15.  Dans toute dissertation littéraire, veillez à varier les siècles, les auteurs.

 

Ex ici: le poète doit-il s'engager?

Méthode au brouillon :

1. chercher les questions subsidiaires:

1. S'engager est-il une obligation pour le poète ?

2. quelles sont les raisons qui justifieraient le choix de s'engager?

3. S'engager dans quel domaine : le racisme, la guerre, l'inégalité

4. Quelles sont les raisons qui le poussent à ne pas s'engager?

5. de quoi parlet-til alros quand il ne s'engage pas?

2. Puis vous regroupez les questions entre elles: 1 va avec 2 et 3, pour le poète s'engage:; 4 va avec 5 pour le II : antithèse: le poète ne doit pas forcément s'engager.

3. Vous cherchez deux ou trois exemples par sous partie.

4. Vous les rédigez sans contre sens ni hors sujet, en essayant de citer et de ne pas faire de fautes sur les Noms propres, en soulignant les titres de receuils et en mettant entre guillemets les titres de poèmes.

5. Vous n'oubliez pas l'alinéa et le mot de liaison pour chaque sous partie . D'autre part, en outre, de plus pour ajouter une idée similaire, en revanche, touefois, néanmoins, pour ajouter une idée contraire.

Plan :

I. raisons pour lesquelles le poète doit s'engager.

a. le statut du poète :

il est lu par beaucoup, il accede au monde public, il peut etre considéré comme quelqu'un qui guide le peuple : cf Hugo , Baudelaire: les artistes sont des phrases dans la société, il est donc investit d'une certaine responsabilité. a l'egard de son peuple.

b. conséquence: l'engagement pour la Résistance

il peut s'engager grâce à sa parole, pour défendre sa patrie :

ex.

vAragon, la Diane Française,

vEluard : Liberté.

c. autres formes d'engagement :

le poète, comme Hugo dansles Châtiments, peut critiquer le coup dEtat de Napoléon III et inviter les français a lutter pour la liberté. Hugo, dans le poème Mélancholia, dénonce le travail des enfants. Baudelaire , dans le poème en prose les yeux des Pauvres, critique l'inégalité sociale, Huho, dans "les pauvres gens " extrait de la Légende des siècles critique les conditions de vie difficile des pêcheurs au 19e. Senghor, poète sénégalais écrivant en Français, défend la dignité des noris dans ses poèmes.

 

conclusion du I: le poète, parce qu'il appartient à la société dans laquelle il a une visibilité et une crédibilité particulières, est amené à se poser des questions morales et politiques sur le monde dans lequel il vit, et peut proposer un monde meilleur. Rappers, slamers, opéra, peinture : toute forme d'art, pas seulement la poésie d'ailleurs, peut avoir cette vocation.  

 

II  .transition : Mais la vie politique et morale ne sont pas forcément les centres d'attention des poètes. En effet, aux sources de la poésie lyrique, on trouve généralement les thèmes comme l'amour, la mort, la fuite du temps. En quoi et pourquoi le poésie aborde des thèmes non engagés?

 

a. poésie et souvenir; poésie et perception du temps

Tout d'abord, une majorité de poètes explore une spécificité de la nature humaine, qui est sa conscience de sa finitude (qu'il va mourir). C'est le but d'Horace quand il dit " carpe diem". Depuis des si`ecles, le poète tente d'apprivoiser cette angoisse de la mort, du temps qui passe. Ainsi Baudelaire dans sa section la " Mort" ou dans el poème l'"Horloge" Soit manifeste son angoisse face à lamort, soit au contrair ela souhaite pour " trouver du nouveau". De même, dans " Le Balcon" il évoque un souvenir ave une femme aimée paisiblement; la poésie lui sert en ce cas à se rappeler le bonheur passé pour échapper à l'ennui du quotidien médiocre. C'est ainsi qu'il exprime clairement la vocation du poète :

     " je sais l'art dévoquer les minutes heureuses"

Dans poème, l'on remarque que le poète exprime aussi son angoisse que ce bonheur ne revienne pas :

     " Les serments, les parfums, les baiseris infinis

     Renaîtront-ils d'un gouffre interdit à nos sondes?"

Lamartine, dans le Lac, exprime aussi cette nostalgie du temps passé.

 

b. poésie et expression de l'amour

 

Orphée le personnage mythologique souvent désigné pour exprimer la condition du poète, exprime la a perdu sa bien aimée Eurydice, qu'il n'a pu sortir des enfers. Sa plainte d'amour, qui charme jusqu'aux bêtes féroces et aux gardiens des enfers, sera exprimée ensuite par de nombreux poètes de Catulle, à Hugo, dans les Contemplations, qui vont chercher à exprimer avec détails et métaphores la souffrance que ressent tout être humain après la perte d'un être cher. Cette sublimation du deuil est une des finalités de lapoésie, on la retrouve aussi chez Eluard :" Notre vie", ou chez Hugo " Demain dès l'aube". Dans ce denrier poème, par un parcours dans la nature, Hugo met en scène son hommage fidèle à sa fille. Pétrarque dans ses sonnets raconte indéfiniment la même souffrance provoquée par son amour pour Laure. Shakespeare le fait aussi dans ses sonnets. Les poètes aiment bien en outre, se lire entre eux et se répondre, comme une concurrence ludique sur le même sujet.

 

c. La poésie des villes et des objets

 

Mais la poésie peut aussi être ludique et descriptive, ou jouer sur le visuel

Francis Ponge dans son receuil Le parti-pris des choses, prend le "parti-pris" de décrire les choses: cageot, huitre, pein. Le visage de la ville moderne est quant à lui décrit par, Rimbaud dans les poèmes "Villes" extrait d'Illuminations, Verhaeren, ou encore Baudelaire, dans " Le cygne" ou dans " Le crépuscule du soir". C'est un moyen aussi de montrer le monde avec un autre regard et une autre voix, faite d'assonances et de paradoxes, ainsi, Baudelaire montre la fascination repoussante d'une nuit urbaine hantée par les voleurs et les câtins, pour défendre un bonheur plus simple.  Le recueil Emaux et Camées montre la volonté parnassienne de ne pas s'engager, la poésie pour l'auteur doit être inutile, elle se doit d'exprimer avant tout la beauté des choses ou du regard sur les choses, c'est le mouvement que l'on a appelé "  de l'art pour l'art."

 

Conclusion : Ainsi, le poète est-il doté d'une fonction privilégiée, son regard original et créatif sur le monde lui donne une aura particulière. Il peut s'en servir pour défendre les droits des hommes, de la société, dénoncer des injustices, masi il peut aussi exprimer de manière noble et pertinente les grands enjeux de la vie personnelle d'un homme, ou restituer la beauté du monde qui l'entoure, par la recherche d'une forme originale. On peut considérer que les journalistes et les hommes politiques s'engagent déjà assez, et que les poètes ne sont pas plus habilités à le faire que d'autres, cependant en tant que citoyens éclairés, il peuvent le faire. En tant qu'humanistes, ils s'acuittent souvent admirablement de cette tâche.

 

QUELQUES CORRIGÉS DE SUJETS DE DISSERTATION


Sujet : Montrer en quoi la poésie est un genre propice à exprimer l'évasion.

On adopte un plan thématique.

I. Evasion hors du quotidien
A. Etre poète, c'est jeter un regard neuf sur les choses. Ex. Francis Ponge dans le Parti pris des choses qui fait un poème sur le pain. Il voit les Alpes dans la croute du pain !

B. Une évasion liée à une utilisation particulière de la langue (vers ou prose poétique) : jeu sur les sonorités et les rythmes.

II. Conséquence, évasion vers un monde intérieur

A. La poésie se prête bien à l'expression des sentiments personnels (le lyrisme) car son langage particulier est expressif. Les effets poétiques cités plus haut soulignent les émotions. Ex. : les Contemplations de V. Hugo

B. Evasion vers un monde mystérieux et onirique

Les correspondances de Baudelaire, « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent » Analysez le mouvement symbolisme et le surréalisme qui fait de la métaphore un « stupéfiant » : la métaphore rapproche des réalités différentes, c'est une figure de style très créative. Le mot Poésie veut dire création.


Sujet : Peut-on dire du poète qu'il est celui qui sait jouer avec le langage 

On adopte un plan dialectique

I. L'importance du jeu

A. La langue est un matériau plastique ex Calligrammes d'Apollinaire, ce sont des poèmes en forme de dessins.

B. Le poète joue avec le langage car il est inventif et créatif : jeux de mots Ex Ponge dans Le Parti pris des choses qui écrit Sète alors pour C'est alors ou cf le jeu du cadavre exquis des surréalistes qui crée des rapprochements inattendus.

 II. Mais la poésie est une activité sérieuse

A. Le jeu sur le mot est un travail sur la langue pour rendre le vers expressif cf l'assonance en i dans Phèdre de Racine : « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue »

B. Beaucoup de poètes revendiquent une mission plus haute que le jeu avec le langage : une mission morale (la fable, La Fontaine), une mission politique (la poésie satirique des Châtiments de Hugo), une mission prophétique (ex : concept romantique du poète-mage-guide.)

SUR LE THEATRE

 

Sujet : «  Il est des pièces de théâtre qui ne sont pas à représenter mais à lire ». Commentez.

I. Importance de la lecture.

A. Lire permet de goûter tranquillement chez soi la beauté du texte. Ex : la beauté du vers racinien ou les hardiesses de l'alexandrin romantique dans Hernani. Avec le livre, on peut revenir en arrière, relire un passage.

B. Certaines pièces ont été écrites exprès pour la lecture (documentez- vous sur « le spectacle dans un fauteuil » de Musset. Autre exemple Cromwell de Hugo est injouable car il y a beaucoup trop de personnages. L'intérêt de ce genre de texte est la forme dialoguée très vivante et les spécificités du genre théâtral qui demeurent à la lecture (coup de théâtre, quiproquo, etc.)

II. Mais intérêt de la représentation

A. Le texte théâtral est fait pour la scène. (Par exemple, l'aparté se comprend mieux quand il est joué ; cela est vrai de tous les jeux de scène). Le comédien par son jeu et le ton adopté fait mieux comprendre le sens de la pièce.

B. La mise en scène est toujours intéressante car :

- elle suppose des choix (distribution, décor, costumes, ...).

- elle est donc une lecture particulière de la pièce, une interprétation. Il est intéressant d'aller voir la même pièce de théâtre dans des mises en scène différente. Par exemple, pour monter Phèdre de Jean Racine, le metteur en scène peut choisir de costumer Phèdre d'une certaine manière, ce qui changera totalement la perspective de la pièce :

- Phèdre habillée en costume grec (un drapé) met la pièce sous le signe de l'Antiquité et le tragique est alors lié à la fatalité des dieux.

- Phèdre habillée en costume du XVIIe renvoie à l'actualité contemporaine au temps de l'écriture et le tragique est alors lié au jansénisme.

- Phèdre habillée en costume actuel (jean et pull) montre l'actualité de la pièce : le tragique est lié à l'amour, sentiment qu'on ne peut maîtriser.

Sujet : Le texte théâtral est-il suffisant pour monter un spectacle ?

I. Importance du texte

Voir ci-dessus

Autre idée : les didascalies qui par définition ne sont pas jouées sur scène peuvent être amusantes à la lecture : regardez la première page de La cantatrice chauve de Ionesco)


II. Mais qui n'est pas suffisant

Expliquer le rôle de la mise en scène.

A noter qu'il existe des spectacles théâtraux qui se passent de textes (cf la commedia dell'arte au XVIIe qui improvise sur un canevas)

 Sujet : La mise en scène d'une pièce de théâtre est-elle une lecture fidèle du texte ou une recréation ?

I. Une lecture fidèle

A. Respect du texte

B. Respect des didascalies

C. Respect du contexte, résurrection d'une époque (exemple le second Empire avec le début des chemins de fer dans Le voyage de M. Perrichon d'Eugène Labiche)

II. Mais forcément, une mise en scène est une lecture de la pièce

Voir ci-dessus

Conclusion : Recréation, terme excessif, plutôt relecture.

Sujet : La comédie sert-elle seulement à faire rire ?

Plan thématique 

I. La comédie sert à faire rire

A. La devise de la comédie classique (c'est-à-dire du XVII) est de « plaire et de toucher » donc une comédie réussie est une comédie où le spectateur aura trouvé du plaisir. C'est pourquoi Molière a beaucoup de succès, y compris auprès du roi, au même moment où la tragédie avec Corneille et Racine est à son apogée.

B. La comédie varie les sources et la nature du comique. Les procédés sont multiples. (Comique de caractère, de gestes, de mots, de situation : analysez un ou deux exemples) Pensez à varier les auteurs, ne citez pas que Molière.

II. Pour mieux instruire

A. Au XVIIe, la grande comédie s'éloigne de la farce et de la commedia dell'arte et propose une réflexion profonde. Les caractères sont finement construits et les situations portent à la réflexion. (Exemple avec Don Juan, personnage complexe qui est un séducteur mais aussi un libertin matérialiste. La grande comédie est parfois écrite en alexandrins pour monter le sérieux de la réflexion (Le Misanthrope, Tartuffe)

B. La comédie peut aborder des sujets très divers, critique morale ou sociale. Cf le rapport maitres et valets au XVIIIe avec Marivaux et l'Ile des esclaves ou Le jeu de l'amour et du hasard.

III. Le comique peut aussi servir à inquiéter

Dans le théâtre de l'absurde, le comique est absurde (Par exemple, les personnages parlent pour ne rien dire). Cf La Cantatrice chauve de Ionesco. Ce comique, décalé, pose une réflexion sur le langage et sur l'impossible communication entre les hommes.

Sujet : Après avoir expliqué ce qu'est le tragique, vous direz en quoi le dialogue de théâtre est particulièrement propre à mettre en œuvre ce registre.

 On adopte le plan thématique suggéré par le sujet 

I. Définitions du tragique (registre)

A. Le tragique est la fatalité voulue par les dieux (cf Phèdre de Racine)

B. Le tragique est la cruelle destinée de l'homme obligé de faire des choix difficiles voire impossibles (cf le dilemme dans le Cid de corneille par exemple)

C. Le tragique est tout simplement la bêtise humaine cause de désastres (cf la fin de La guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux : contrairement aux mythes, la guerre est finalement déclarée, non pas à cause des dieux, mais à cause d'un soldat borné et excité. 

II. Le tragique au théâtre (le genre de la tragédie)

A. Enfermement dans un lieu et un temps (règle des trois unités chez les Classiques au XVII : on se concentre uniquement sur une action, la crise tragique, pendant une journée, le jour de la crise tragique, dans un seul lieu qui voit se confronter les protagonistes.)

B. Intensité du tragique au théâtre

Le théâtre est le lieu de vécu : les comédiens par leur jeu, vivent  et font ressortir les émotions. La forme dialoguée du texte confère à la tragédie une grande vie. Le tragique peut être renforcé par les costumes, les jeux de lumières, etc.

 

SUR LA QUESTION DE L'HOMME DANS LES GENRES DE L'ARGUMENTATION 

 

Sujet : Pensez-vous que l'on puisse traiter de sujets graves et sérieux sur le mode humoristique ?

On adopte un plan dialectique.

I. Oui, l'humour rend réceptif

A. La fantaisie de l'argumentation permet de « plaire et de toucher », comme disent les classiques au XVII. Ainsi La Fontaine, avec ses personnifications dans les Fables écrira « Je me sers d'animaux pour instruire les hommes »

B. L'humour omniprésent dans les comédies est plaisant (comique de caractère, de gestes, de mots, de situation). Il a aussi une portée morale (par exemple, critique de l'avarice dans l'Avare de Molière dont la devise est « castigat ridendo mores » ce qui se traduit par « corriger les mœurs par le rire »)

 

II. Oui, l'humour peut se révéler une arme efficace.

A. Le conte philosophique est un genre littéraire qui conjugue la fantaisie, l'humour, les exagérations et qui utilisent ces éléments pour mieux faire passer une critique politique, sociale et religieuse. L'humour quand il se fait ironie est un registre qui relève du comique et qui a une portée argumentative. Chez Voltaire, l'ironie fait sourire et en même temps, cette ironie est féroce et fait réfléchir (cf chapitre 3 de Candide, « la boucherie héroïque »

B. L'humour peut faire réfléchir. Dans le théâtre de l'absurde, le comique est absurde. (Par exemple, les personnages parlent pour ne rien dire cf La Cantatrice chauve de Ionesco). Ce comique, décalé, pose une réflexion sur le langage et l'impossible communication entre les hommes.

Remarque : quand j'ai trop de choses à dire dans une partie, je divise ma partie en deux. Ici ; la partie correspondant au « oui » mobilise deux parties.

III. Pour certains sujets graves, l'humour n'est pas le meilleur outil

A. L'humour peut choquer : peut-on rire de la souffrance ? Importance du respect, pb de l'humour douteux, cf les humoristes qui plaisantent sur les handicapés, sur des groupes raciaux, etc...

B. L'humour est parfois facile et masque une pensée pauvre. On se moque et on ridiculise facilement. Hugo utilise souvent ce genre d'humour dans les Châtiments en prenant à parti Napoléon III et en utilisant des arguments ad hominem. Or si l'on veut se faire une idée du bilan du second Empire, il faut mieux lire un essai historique.

Sujet : Les textes littéraires et les formes d'argumentation souvent complexes qu'ils proposent vous paraissent-ils être un moyen efficace de convaincre et persuader ? On adopte un plan dialectique

 I. Oui : efficacité pour convaincre (rôle de la raison)

A. La littérature est un dialogue avec les plus grands esprits. La postérité élimine les auteurs médiocres et ne conservent que les grands esprits. Lire un livre, c'est rentrer dans la pensée d'un auteur, c'est en quelque sorte, converser avec lui. Le témoignage d'un auteur comme Primo Lévi dans Si c'est un homme acquiert une force argumentative car il est littéraire, c'est-à-dire construit et réfléchi ; ce n'est pas simplement une tranche de vie, si touchante soit-elle.

B. La littérature permet un exposé développé des idées, l'on peut aller au fond des choses, c'est le cas avec le genre de l'essai. On pense ici à Montaigne qui propose, dans les Essais, une réflexion enrichie au fil des éditions. Le livre quand il est de valeur ne se démode pas. A l'inverse, les médias qui vivent de l'actualité, c'est-à-dire dans l'instant, proposent une réflexion partielle et souvent assez superficielle.

II. Oui : efficacité pour persuader (rôle de la sensibilité)

A. La littérature propose des formes d'argumentations complexes c'est-à-dire indirectes : la fable, le conte philosophique. Le conte philosophique est un genre littéraire qui conjugue la fantaisie, l'humour, les exagérations et qui utilisent ces éléments pour mieux faire passer une critique politique, sociale et religieuse. (Analyser un exemple de conte philosophique)

B. La poésie avec ses rythmes et sa musicalité peut aussi être une arme efficace pour convaincre. Beaucoup de poètes revendiquent une mission plus haute que le jeu avec le langage : une mission morale (la fable, La Fontaine), une mission politique (la poésie satirique des Châtiments de Hugo), une mission prophétique (ex : concept romantique du poète-mage-guide.). De même pour le théâtre.

III. Les limites

A. la difficulté du texte littéraire

Pour être convaincant, le texte littéraire doit-être compris. Or il est souvent difficile. Par exemple, le registre ironique, figure de décalage, suppose une interprétation de la part du lecteur. Tout le monde ne rit pas spontanément en lisant Voltaire. Lire s'apprend. Rousseau par exemple critique l'enseignement des fables de la Fontaine aux enfants. Ceux-ci ne comprendraient pas correctement la morale.

C'est pourquoi, la publicité, les médias semblent plus efficaces car ils martèlent de slogans ou des idées simples et consensuelles.

B. Le problème est donc celui de la réception d'une œuvre littéraire. Le lecteur doit connaître le contexte de l'œuvre littéraire pour bien comprendre la portée et le sens du livre. Lire Candide sans connaître Leibnitz ou lire Phèdre sans connaître Jansénius réduit considérablement la portée de l'œuvre.

Sujet : Quels intérêts présente le conte dans le combat des idées ?On adopte un plan thématique.

I. Le conte divertit : les idées passent mieux

A. La fantaisie : La description de l'idéal politique voltairien dans Candide utilise la forme de l'utopie et met en scène un pays imaginaire où on embrasse le roi, où il n'y a pas de prison, ni de justice.

B. L'exotisme (cf Zadig, conte oriental) permet de relativiser les coutumes occidentales en montrant que, dans d'autres pays, on fait différemment. La critique avance masquée sous le voile d'un exotisme distrayant.

II. De plus le conte schématise

A. Les thèses sont clairement définies, voire caricaturées. Le conte n'est pas un essai, il ne cherche pas à proposer une argumentation rationnelle et structurée. Le but est de frapper l'imagination. Dans Candide, la thèse de Leibnitz est simplifiée et se résume à un slogan « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Cela frappe l'esprit du lecteur.

B. Le conte utilise la répétition et l'accumulation. Dans Candide ou Zadig, chaque chapitre est une variation sur le même thème. Des registres spécifiques viennent appuyer la démonstration. (Par exemple, l'ironie ou le réalisme de certains détails, cf. chap 3 sur la guerre dans Candide).

 

 

 

SUR LE ROMAN

Sujet : le héros de roman peut-il être médiocre ?

I. Le héros de roman est un personnage héroïque

A. Le héros épique

Le roman naît au Moyen-âge. Le personnage est un héros qui accomplit des exploits. On pense aux chevaliers de la Table Ronde (Chrétien de Troyes, Yvain ou le chevalier au lion).

B. Le roman divertit ; il suscite l'évasion. Le personnage de roman est quelqu'un hors du commun qui suscite l'intérêt, qu'on admire. D'où la vogue du roman sentimental que dévore Emma Bovary (Cf Madame Bovary de Flaubert) du roman d'aventures (Alexandre Dumas, Le comte de Monte-Christo), du roman policier (Georges Simenon et le Commissaire Maigret, Maurice Leblanc et Arsène Lupin), du roman de science fiction (Isaac Azimov, Pierre Boulle et La planète des singes), du roman exotique avec un aventurier (Pierre Loti), du roman historique (Henrik Sienkiewicz, Quo Vadis). A chaque fois est mis en scène un personnage qui présente d'éminentes qualités physiques et morales.

II. Le héros peut être médiocre

A. Au Moyen-âge, on appelle "roman", un texte en vers ou en prose écrit en langue romane. Ce sont des écrits plaisants par opposition aux ouvrages sérieux composés en langue latine. Ce genre n'est pas codifié comme a pu l'être au XVII la tragédie qui ne doit présenter que des personnages nobles. Dans le roman, le personnage peut être médiocre c'est-à-dire moyen au sens étymologique, sans qualités particulières. Il pourra ressembler au lecteur. D'où le procédé de l'identification du lecteur. C'est la première fonction du roman, la plus importante. Exemple, Au XIXe, le personnage est souvent jeune et inexpérimenté et il évolue au cours du roman en apprenant les choses de la vie d'où le nom de roman d'apprentissage. Souvent individualiste, le héros est avide de réussite et de liberté. On pense à Eugène de Rastignac dans Le Père Goriot de Balzac. Rastignac quitte sa province pour réussir à Paris. Cet itinéraire est celui de beaucoup de jeunes à l'époque, même si tous ne réussissent pas dans la Capitale.

B. L'antihéros. C'est un personnage principal qui présente un comportement opposé au héros. Exemples : on trouve des antihéros chez Zola qui applique à ses romans la théorie de l'hérédité venant d'être découverte : ses personnages sont soumis au déterminisme et n'arrivent pas à sortir de l'alcoolisme notamment. Autre exemple : Don Quichotte dans le roman espagnol du XVIIe de Cervantès se bat conte des moulins à vent (registre comique).

C. La disparition du personnage dans le Nouveau Roman

L'expression le "Nouveau roman" désigne un mouvement littéraire des années 1950. Dans le Nouveau Roman, une lettre ou un numéro peuvent servir à désigner le personnage qui n'a plus de caractère, de psychologie. Le roman devient une "recherche" à laquelle doit participer le lecteur.

Sujet : le roman copie-t-il le réel ?

I. oui

A. Quelques citations extraites de la brochure Vers la 1re 7 chapitres : « Le romancier est fait d'un observateur et d'un expérimentateur ». Zola Le roman expérimental. « Le roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route » Stendhal Le Rouge et le Noir.

Le romancier restitue le réel et analyse la société : dans la Comédie humaine, Balzac entreprend la peinture de son époque, et veut "faire concurrence à l'état-civil" en créant 3 à 4 000 personnages dans une centaine de romans. Il peint des types représentatifs dans leur milieu (d'où l'importance des descriptions).

Zola dans l'essai le Roman expérimental va encore plus loin : pour lui l'écriture romanesque est une science proche de la sociologie. Zola prépare chaque roman par une enquête sur le terrain.

B. Le roman engagé

Le roman est un texte de type narratif (il raconte une histoire) qui peut être en même temps de type argumentatif (il défend une thèse). Exemples :

- le roman critique le société de son époque (Rabelais derrière le comique et le merveilleux propose un enseignement humaniste ; Hugo dénonce l'injustice et la misère dans Les Misérables)

- portée politique (George Orwell, écrivain anglais du XX critique la société totalitaire dans 1984) ; Ce roman est un roman de science fiction, donc il ne copie pas le réel a priori. Mais en fait il s'agit de la description du communisme totalitariste soviétique.

Il y a donc bien un lien du roman avec la société ou les préoccupations contemporaines de l'auteur.

II. non

A. Faire vrai consiste à donner l'illusion complète du vrai. « J'en conclus que les réalistes de talent devraient s'appeler plutôt des illusionnistes » Maupassant Préface de Pierre et Jean. Il faut inventer, créer, c'est-à-dire mentir. « L'art du roman est de savoir mentir ». Aragon, J'abats mon jeu. Exemple : les romans champêtres de George Sand (La petite Fadette), au-delà de la description réaliste du Berry, propose une vision idéaliste de la campagne et de l'amour.

B. Le roman divertit ; il suscite l'évasion. Le personnage de roman est quelqu'un hors du commun qui suscite l'intérêt, qu'on admire. D'où la vogue du roman sentimental que dévore Emma Bovary (Cf Madame Bovary de Flaubert), du roman d'aventures (Alexandre Dumas, Le comte de Monte-Christo), du roman policier (Georges Simenon et le Commissaire Maigret, Maurice Leblanc et Arsène Lupin), du roman de science fiction (Isaac Azimov, Pierre Boulle et La planète des singes), du roman exotique avec un aventurier (Pierre Loti), du roman historique (Henrik Sienkiewicz, Quo Vadis). A chaque fois est mis en scène un personnage qui présente d'éminentes qualités physiques et morales. On est loin de la réalité.

 

 

La problématique: dossier

I. dans l'ensemble des matières

 

Definition : La problématique est l’approche ou la perspective théorique qu’on décide d’adopter pour traiter le problème posé par la question de départ. Elle est une manière d’interroger les phénomènes étudiés. Elle constitue une étape charnière de la recherche, entre la rupture et la construction.

La problématique met donc en avant les enjeux d'un sujet. Pour trouver une problématique, il faut analyser le sujet en détail :

1. Définir les termes : Le sujet change-t-il si on omet un mot ? Dans quel sens ?

2. Peut-on trouver des liens logiques entre les termes ? (causalité, opposition...),

3. Trouver des concepts associés : Croiser les mots associés (juxtaposition) ; mise en relation par des opérateurs logiques : "ou" (alternative), "car" (causalité), "donc" (conséquence), "mais" (opposition), égal (identité)

Quelle démarche suivre ?

1. Je délimite le thème en extrayant plusieurs sujets :

Exemple de thème : "Les transformations du marché du travail" Thèmes extraits :
chômage des jeunes
division du travail

travail féminin
racisme au travail
réduction du temps de travail conditions de travail

2) Je choisis un sujet et pose des questions sur ce sujet :

Par exemple "chômage des jeunes" :
Quelles sont les causes du chômage des jeunes ? Quelles actions ont été faites pour enrayer ce chômage ? Ces actions sont-elles efficaces ?

 

3) J’extrais de ces questions une problématique qui fait naître une réflexion et demande une enquête :

Est-il possible de diminuer le chômage des jeunes en France d'une façon durable? Peut-on dire que le diplôme protège du chômage ?

Exercice : Trouver une problématique à partir du sujet « Médée dans la littérature ». Travail par groupes de 2 étudiants.

A partir de la problématique, le plan

Il est bien évident qu’en plus des parties citées ci-contre, vous devez impérativement prévoir une introduction et une conclusion (voir plus bas) :

Des formes de plan possibles, mais peut-être trop simples pour le cadre universitaire :

• Le plan chronologique. Il peut avoir plusieurs formes :

progressive (autrefois, aujourd’hui, demain)

régressive (aujourd’hui, passé récent, passé plus ancien)

"dans le désordre" : les parties diffèrent les unes des autres par leur rapport au temps, mais elles ne sont pas présentées dans un ordre chronologique.

Ce plan est utilisable à l’écrit (pour un compte-rendu ou une synthèse) il est difficile à faire comprendre à l’oral.

• Le plan comparatif. Il est basé sur une opposition
avantages - inconvénients (aspects positifs-aspects négatifs, pour-contre) situation actuelle - situation passée
vrai-faux
Il est indispensable dans la conclusion de mettre en valeur votre point de vue.

Du général au particulier. Il peut se développer dans les deux sens : problème général - problème particulier - analyse d’un exemple concret exemple typique - première généralisation - deuxième généralisation

LE plan universitaire :

• Le plan dialectique. C’est le plan le plus "classique" : thèse- antithèse - synthèse. La difficulté : pour le réussir, il faut avoir identifié la problématique...

La mise en évidence du plan

REGLE N°1 : Annoncer le plan au début de l'exposé/du dossier.

En général, cette annonce se fait à la fin de l’introduction.

Il est d’usage, dans ce genre d’annonce, d’utiliser le FUTUR.

Si vous êtes debout au tableau, vous pouvez écrire votre plan au tableau.

Vous pouvez aussi préparer un exemplaire du plan sur une photocopie, ou un rétroprojecteur, ou un Power Point

Formules qui vous seront utiles pour exposer votre plan :

- je parlerai / traiterai de, je présenterai, je développerai, je m’étendrai sur dans un premier temps, j’exposerai...

- ensuite, dans un deuxième temps...
- pour conclure / en conclusion / pour

Pour souligner qu’on ne traitera pas un problème particulier

- je passerai rapidement sur, je n’insisterai pas sur

 

REGLE N°2 : Souligner les passages d'une étape à l'autre de l'exposé.

• Des formules :

Permettez-moi de vous présenter...
Passons, si vous le voulez
Abordons maintenant l’aspect.../ je passe maintenant à l’étude de... Venons en à, en ce qui concerne..., pour ce qui est de... , quant à..., il reste à parler de ...
Remarquons que.../ Remarquez que...,
Prenons l’exemple de....,
Je donnerai un exemple pour illustrer ce point,
Examinons le cas / l’exemple suivant
Notons que.../ notez que...
Je tiens à rappeler que...
J’attire votre attention sur le fait que...

• Un certain vocabulaire :

une introduction
une première / seconde / troisième partie
un exemple / un cas typique / un cas particulier / un contre-exemple (un exemple du contraire) un avantage, un inconvénient, un argument en faveur, une objection, une preuve.

Des articulateurs : Observez attentivement les articulateurs proposés ci-dessous. Progression logique :

·      d’abord ensuite
, enfin
, tout d’abord, puis finalement
en premier lieu en second lieu

·      en dernier lieu au premier abord de prime abord avant tout
en fin de compte premièrement deuxièmement non seulement

·      mais encore, mais aussi

·      de plus, en outre, de surcroît, encore,

·      pour terminer

 

Pour ajouter quelque chose :

de plus, de même, par ailleurs, en outre, d’une part / d’autre part, également.

Pour souligner une opposition (avec nuance de concession) :

mais, cependant, toutefois, pourtant, néanmoins, malgré tout, il n’en reste pas moins que, il n’empêche que.

Pour introduire une opposition (plus forte, plus contrastée) :

en revanche, au contraire, par contre, par ailleurs, d’une part / d’autre part, d’un côté / de l’autre. Malgré, en dépit de, à l’inverse, à la différence de , à l’opposé, par opposition.

Pour introduire l’idée d’un obstacle :

certes, sans doute, effectivement, j’admets que, je reconnais que, je vous concède/accorde que

Pour introduire une nouvelle idée, liée aux idées précédentes (idée de restriction avant une conclusion) : or

Pour introduire une restriction à la fin d’un raisonnement :

encore que.

Pour donner une explication :

c’est à dire, autrement dit, cela veut dire, ce qui signifie que...

Pour souligner la cause :

car, en effet, c’est que à cause de, en raison de, sous l’effet de, grâce à , vu, attendu, étant donné, à défaut de, faute de.

Pour faire une conclusion, une déduction :

en conséquence, par conséquent, donc, c’est pourquoi, aussi (sujet et verbe inversés), ainsi, pour cette raison, pour ce motif ; d’où, alors, pour conclure, en conclusion, finalement, en fin de compte, en somme, en résumé, en bref, en somme, l’essentiel est de voir que, ce qu’il faut retenir.

L'Introduction

Dans l’introduction, vous devez indiquer les informations suivantes :
- exposer la problématique (éventuellement à l’aide d’un exemple concret) - annoncer le plan de l’exposé

Vous ne devez pas
- donner votre opinion personnelle
- dévoiler ce que vous direz dans la conclusion.

La Conclusion

Une bonne conclusion sert à :

- rappeler brièvement le contenu de l’exposé/du dossier
- souligner l’opinion personnelle de l’intervenant,
- dans le cadre de l’exposé, inviter l’auditoire à entamer la discussion.

- Evitez les formules du type : "comme je l’ai déjà dit". Dites plutôt  comme nous venons de le voir...
- en résumé, je me permettrai de rappeler que...

II.pour l'oral de français: Il faut adapter votre plan appris à la problématique proposée par l'examinateur.

 

 

   
   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Sujets de dissert :

 

A partir du corpus, de vos lectures et de votre expérience de spectateur, vous vous demanderez en quoi la mise en scène d’une œuvre théâtrale en constitue, à sa manière, une interprétation.

 

 

 

«  Un écrivain peut-il, par ses œuvres, contribuer à l’amélioration de la société ? ».

 

Vous vous demanderez en q Dans son article, Thierry Boudès estime qu’ “ entendre un récit (…) est un moyen de vivre une expérience par procuration dont les leçons sont tirées pour l’action présente et future ”. en vous appuyant (…) vous direz dans quelle mesure l’apologue confirme ce propos.uoi l’apologue est une forme argumentative efficace.

 


Le texte théâtral est-il suffisant pour monter un spectacle ?
Pensez-vous que le théâtre est “ le lieu de la plus grande liberté, de l’imagination la plus folle ” ?

 

 

 

 

 

Pensez-vous que l’écriture poétique est seulement une écriture de soi, pour soi ?

 

(thème : peut-on parler de tout en poésie ?), Nathan-corrigés, analyse p. 28, corrigé, p. 32-35 : Vous vous interrogerez sur la définition que Hugo propose de la poésie : “ ce grand jardin (...) où il n’y a pas de fruit défendu ”.

 

A propos de Don Juan, Michel Tournier en vient à dire : “ C’est le propre des personnages mythiques de déborder ainsi leur berceau natal et d’acquérir une dimension et des significations que leur auteur n’avait pas soupçonnées ”. En prenant appui sur (…) vous expliquerez (…) pourquoi certains mythes ou certains “ personnages mythiques ” continuent d’inspirer les créateurs et d’intéresser le public longtemps après leur apparition.

 

 

 

(…) Vous vous demanderez quel rôle la littérature peut avoir dans le débat d’idées.

 

 

 

 

 

Vous vous demanderez (…) si le théâtre exprime le réel.

 

 

 

1)    Nouméa, Nouvelle Calédonie,  ES-S, juin 2003 (liste-Profs-L) :
Attendez-vous de la poésie qu’elle soit nécessairement musicale ?

 

Polynésie, STT-STI-STL-SMS, septembre 2002 (thème : théâtre et représentation), Hatier-Annabac-corrigés, analyse, p. 108, corrigé p. 120-123 ; Nathan-corrigés, analyse p. 57, corrigé, p. 63-64 : (…) Vous direz si la représentation est indispensable pour apprécier et comprendre pleinement une pièce de théâtre.

 

 

 


Pour Eluard, le poète “ aimant l’amour ” n’est pas tant amoureux d’une femme que de l’amour lui-même.
La vocation de la poésie est-elle, selon vous, de célébrer l’amour ou privilégiez-vous d’autres fonctions ?

Dans son article, Thierry Boudès estime qu’ “ entendre un récit (…) est un moyen de vivre une expérience par procuration dont les leçons sont tirées pour l’action présente et future ”. en vous appuyant (…) vous direz dans quelle mesure l’apologue confirme ce propos.

 

 

 

 

 

 

 

Par quels moyens les textes littéraires peuvent-ils se révéler particulièrement puissants pour défendre une cause ?

 

 

 

 

 

Lorsqu’un poète évoque une rencontre amoureuse, s’agit-il seulement, selon vous, de relater un événement fugitif et personnel ou donne-t-il à cette évocation une portée universelle susceptible de toucher le lecteur ?
LA POESIE

 

Asie, L, juin 2002  Nathan-corrigés, analyse p. 41-42, corrigé, p. 48-52 : Dans quelle mesure la poésie vous semble-t-elle particulièrement apte à susciter une remise en question du langage ?

 

 

 

France métropolitaine, L, juin 2002 (thème : les contraintes en poésie), Hatier-Annabac-corrigés, analyse, p. 36-38, corrigé, p. 47-53 ; Nathan-corrigés, analyse p. 23, corrigé, p. 29-33 : Pensez-vous que les contraintes formelles puissent être pour le poète un obstacle à une expression libre et originale ?

 

 

 

Amérique du Nord, L, juin 2003 (thème : poésie : chanter sa souffrance), Nathan-corrigés, analyse p. 203, pas de corrigé :
Pensez-vous que l’écriture poétique est seulement une écriture de soi, pour soi ?

 

Asie, ES-S, juin 2003, (thème : peut-on parler de tout en poésie ?), Nathan-corrigés, analyse p. 28, corrigé, p. 32-35 : Vous vous interrogerez sur la définition que Hugo propose de la poésie : “ ce grand jardin (...) où il n’y a pas de fruit défendu ”.

 

Centres étrangers I, ES-S, juin 2003 (thème : à quoi sert le poète ? ) : Nathan-corrigés, analyse p. 208 , pas de corrigé : “ La poésie (…) n’a d’autre but qu’Elle-même ”, écrit Baudelaire. (…) Vous vous interrogerez sur cette déclaration et vous vous demanderez si elle correspond à votre définition de la poésie.

 

 

 

France métropolitaine (Bordeaux), L-ES-S, juin 2003 (thème : poésie et nostalgie de la terre natale), Nathan-corrigés, analyse p. 196, pas de corrigé : La poésie est-elle vouée à l’expression des sentiments ?

 

France métropolitaine, STT-STI-STL-SMS, juin 2003, (thème : poésie et sentiments personnels), Hatier-Annabac-corrigés, analyse, p. 83-85, corrigé, p. 93-95 ;   Nathan-corrigés, analyse p. 119, corrigé, p. 124-125 :
La poésie est-elle seulement l’expression de sentiments personnels ?

 

 

 

Liban, STT-STI-STL-SMS, juin 2003 (thème : poésie et hymne à la femme aimée), Nathan-corrigés, analyse p. 26, corrigé, p. 31-32 : Lorsqu’un poète évoque une rencontre amoureuse, s’agit-il seulement, selon vous, de relater un événement fugitif et personnel ou donne-t-il à cette évocation une portée universelle susceptible de toucher le lecteur ?

 

 

 

Nouméa, Nouvelle Calédonie,  ES-S, juin 2003 (liste-Profs-L) :
Attendez-vous de la poésie qu’elle soit nécessairement musicale ?

 

Pondichéry- Inde, ES-S, avril 2003 (thème : poésie et amour, lyrisme), Hatier-Annabac-corrigés, analyse, p. 31, corrigé, p. 44 ; Nathan-corrigés, analyse p. 41, corrigé, p. 47-48 : Pour Eluard, le poète “ aimant l’amour ” n’est pas tant amoureux d’une femme que de l’amour lui-même.
La vocation de la poésie est-elle, selon vous, de célébrer l’amour ou privilégiez-vous d’autres fonctions ?


 

LE THEATRE : TEXTE ET REPRESENTATION

 

Asie, ES-S, juin 2002 (thème : acteur et texte théâtral), Nathan-corrigés, analyse p. 79-80, corrigé, p. 85 : Qu'apporte l'acteur au texte théâtral ?

 

 

 

France métropolitaine, STT-STI-STL-SMS, juin 2002   Nathan-corrigés, analyse p. 58, corrigé, p. 64-68 :    Les aspects comiques d'une pièce de théâtre (texte et représentation) ne servent-ils qu'à faire rire ?

 

Guadeloupe (Antilles), STT-STI-STL-SMS, juin 2002 (thème : comédie), Nathan-corrigés, analyse p. 77, corrigé, p. 82-86 : A partir du corpus, de vos lectures et de votre expérience de spectateur, vous vous demanderez en quoi la mise en scène d'une œuvre théâtrale en constitue, à sa manière, une interprétation.

 


Pondichéry - Inde, L-ES-S, juin 2002 (thème : texte théâtral), Hatier-Annabac-corrigés, analyse, p. 92-93, corrigé, p. 103 ; Nathan-corrigés, analyse p. 62, corrigé, p. 68-72 :
     Le texte théâtral est-il suffisant pour monter un spectacle ?

Amérique du Nord, ES-S, juin 2003, (thème : le théâtre, lieu de la plus grande liberté), Hatier-Annabac-corrigés, analyse , p. 108, corrigé p. 115-118 ; Nathan-corrigés, analyse p.55, corrigé, p. 62-64 : Pensez-vous que le théâtre est “ le lieu de la plus grande liberté, de l’imagination la plus folle ” ?

 

 

 

Nouméa, Nouvelle Calédonie,  L, décembre 2002, (thème : la question du réel au théâtre), Nathan-corrigés, analyse p. 73, corrigé, p. 77-80 :
Vous vous demanderez (…) si le théâtre exprime le réel.

 

Polynésie, STT-STI-STL-SMS, septembre 2002 (thème : théâtre et représentation), Hatier-Annabac-corrigés, analyse, p. 108, corrigé p. 120-123 ; Nathan-corrigés, analyse p. 57, corrigé, p. 63-64 : (…) Vous direz si la représentation est indispensable pour apprécier et comprendre pleinement une pièce de théâtre.


 

CONVAINCRE , PERSUADER ET DELIBERER :
LES FORMES ET LES FONCTIONS DE L’ESSAI, DU DIALOGUE ET DE L’APOLOGUE

 

France métropolitaine, ES-S, juin 2002 (thème : la guerre), Nathan-corrigés, analyse p. 95-96, corrigé, p. 101-104 (voir aussi ci-dessous, plan antithétique) : Les textes littéraires et les formes d'argumentation souvent complexes qu'ils proposent vous paraissent-ils être un moyen efficace de convaincre et de persuader ?

 

Polynésie, ES-S, juin 2002  (thème : littérature et combat idéologique deux textes de V. Hugo (Melancholia et Les Misérables) Sujets Annabac, p. 154 :
    " Un écrivain peut-il, par ses œuvres, contribuer à l'amélioration de la société ?".

Polynésie, STT-STI-STL-SMS, juin 2002 (thème : l'apologue), Nathan-corrigés, analyse p. 113, corrigé, p. 119-122 : (…) Vous vous demanderez en quoi l'apologue est une forme argumentative efficace.

 

France métropolitaine, STT-STI-STL-SMS, septembre 2002, (thème : efficacité de l’apologue et de la fable), Hatier-Annabac-corrigés, analyse, p. 164, corrigé, p. 176-179 ;  Nathan-corrigés, analyse p. 89, corrigé, p. 93-95 :
Pour convaincre est-il préférable d’illustrer son point de vue à travers une histoire ou de présenter directement ses arguments ?

 

 

 

Guadeloupe…, ES-S, juin 2003 (thème : la peine de mort), Nathan-corrigés, analyse p. 223, pas de corrigé  : (…) Vous vous demanderez quel rôle la littérature peut avoir dans le débat d’idées.

 

Liban, L, juin 2003 (thème : littérature : une arme de contestation ?), Hatier-Annabac-corrigés, analyse, p. 181, corrigé, p. 189-192 ; Nathan-corrigés, analyse p. 89, corrigé, p. 93-96 : Par quels moyens les textes littéraires peuvent-ils se révéler particulièrement puissants pour défendre une cause ?

 

Martinique, ES-S, septembre 2002, (thème : l’apologue), Nathan-corrigés, analyse p. 105, corrigé, p. 110-111 : Dans son article, Thierry Boudès estime qu’ “ entendre un récit (…) est un moyen de vivre une expérience par procuration dont les leçons sont tirées pour l’action présente et future ”. en vous appuyant (…) vous direz dans quelle mesure l’apologue confirme ce propos.


 

 Qu'est ce qu l'inspiration poétique ?

  1. Une influence secrète

1.1.   la voix de dieu ou de la nature

 

  • ·         Pour Platon « ce n’est pas grâce à un art que les poètes proférant leurs poèmes,

mais grâce à une puissance divine ». L’inspiration, dans cette conception est un don des dieux, et le poète un instrument entre les mains de ces mêmes dieux. Ronsard dans Hymne de l’automne est fidèle à la théorie platonicienne qu’il illustre en vers

                        « Le jour que je fus né, le Démon qui préside          

                           Aux muses me servit en ce monde de guide

                           […] me donna pour partage une fureur d’esprit,

                           Et l’art de bien couché ma verve par écrit. »

Toute cette représentation s’inscrit dans le contexte mythique des muses, filles de Mémoires et de Zeus qui président à la création , et dont les voix se confondent avec celle du poète. Ronsard reprend aussi implicitement la doctrine des quatre fureurs, la fureur divine est l’affection par laquelle dieu enlève l’âme à sa condition déchue pour l élever progressivement jusqu’à lui. On parle alors d’enthousiasme, ce qui signifie étymologiquement être habité par les dieux.

Boileau dans L’Art poétique s’appuie donc sur l’autorité non critiquable des Anciens, d’ailleurs à travers le réseau sémantique de son traité il s’inscrit en droite ligne de l’antiquité (parnasse, Poe bus, Pégase).

  • ·         Le poète dit recevoir et transmettre une voix qui vient d’ailleurs.         Certains comme Pindare, Hugo ou Claudel se conçoivent comme « vates », un porte voix inspiré d’Apollon (Poebus). Le poète recueille, traduit, transmet.

         « Tout vit, tout est plein d’âmes. Tout parle.

         Tout dit dans l’univers quelque chose à quelqu’un. »

                     Hugo, Les contemplations, « la bouche d’ombre »

Le poème liminaire des Contemplations est une description allégorique, qui présente le poète dans sa fonction essentielle comme le conçoit le romantisme : écouter les voix et « être un élu du mystère ». L’univers est habité par un souffle que le poète peut saisir et transcrire en langage.

 

  1. Le poids du destin

 

  • ·         La parole de la nature est confuse, brouillée comme le rappelle les Correspondances baudelairiennes : 

                     « La Nature est un temple où de vivants piliers

                     Laissent parfois sortir de confuses paroles ; »

Et c’est aux poètes inspirés de la dresser, comme le conseille Boileau au moyen de la métaphore de Pégase. Ainsi le poète reçoit la faculté de dresser le langage, il est pour ainsi dire destiné à être poète. Cette conception de l’inspiration est assez élitiste, puisque le poète est un peu un être privilégié. Déjà chez Platon , l’ambiguïté du statut du poète apparaît ; en effet l’inspiration est comme un délire inquiétant qui arrache le poète à lui même et le rend irresponsable et en même temps le poète acquière un statut quasi divin, il devient un être visité par les dieux.

  • ·         Peu a peu la poésie s’est apparentée à la prophétie. Le poète fait peur car il semble

posséder des pouvoirs mystérieux, entendre des choses inaudibles. Pour réutiliser Ronsard on peut dire que certes la poésie est un don, mais elle implique de celui qui le possède un devoir de type moral ; la poésie se conçoit comme une mission, un sacerdoce :

                     « Car Dieu ne communique aux hommes ses mystères                                                        « s’ils ne sont vertueux, dévots et solitaires »

De plus le poète est rejeté par ses semblables irrités par cette différence qu’ils ne comprennent pas :

                     « Tu seras du vulgaire appelé frénétique,                                                                             « Insensé, furieux, farouche, fanatique                                                                                  « Maussade, mal plaisant, car le peuple médit                                                                      « De celui qui de mœurs aux siennes contredit ».

L’inspiration portée par la voix divine ou par la nature si elle est souhaitée et appelée par les poètes est aussi porteuse de contraintes.

 

  1. La voix du passé ou de l’inconscient

 

  • ·         Pour l’époque contemporaine, c’est la voix des profondeurs, de la mémoirs qui

parle à travers le poète. Nerval évoquait le passé mythique de l’humanité, ou son propre passé. Dans Les Chimères, il trace son itinéraire spirituel, l’âme humaine est un parcelle de l’âme universelle qui anime la terre et les astres. Dans Aurélia, il explique lui même ce que d’aucuns qualifieront de maladie ou d’inspiration :

                     « Je chantais en marchant un hymne mystérieux dont je croyais me souvenir comme l’ayant entendu dans une autre existence, et qui me remplissait d’une joie ineffable ».

Le poète est parfois hanté par un souvenir, qui va être un germe de création, ou il est obsédé par un mot, un rythme, une image qui remonte du passé comme Mallarmé dans le démon de l’analogie ; « la pénultième est morte ».

  • ·         La voix peut être celle de l’inconscient, le surréalisme d’ailleurs y attache

beaucoup d’importance, une parole issue des profondeurs de l’être, la parole du désir. Le poète fait alors preuve d’une passivité paradoxalement créatrice. J-Claude Pinson dans Habiter en poète a pu dire que « les surréalistes ont sécularisé la muse en la logeant dans l’inconscient ».L’influence secrète dont parle Boileau ne trouve pas son origine dans le ciel mais dans le psychique. Le manifeste du surréalisme se définit d’ailleurs, comme « un automatisme psychique pur ». Cette inspiration par l’inconscient nuance la conception du poète élu, en effet elle est « démocratique » : ainsi conçue la poésie peut être pratiquée par tous. Comme le dit Lautréamont « la poésie doit être faite par tous. Non par un » il veut aboutir à une poésie qui soit aussi science de la poésie et en fasse saisir l’origine.

 

L’inspiration semble relever d’un don, don qui confère au poète toute son ambivalence : mage/prophète/voyant mais aussi pariât en marge de la société. Le poète est un être élu, il est objet et non sujet : une telle conception de l’inspiration poétique le prive donc de tout pouvoir créateur propre, il compose de la poésie pour ainsi dire malgré lui. Pourtant on peut se demander si la part du « génie » n’est pas à prendre en compte et si plus qu’une influence céleste il ne faut pas chercher une voix secrète issue des profondeurs du poète.

 

 

  1. Une voix issue des profondeurs de l’être et par laquelle le moi se constitue

 

1)      L’inspiration trouve refuge dans la sensibilité du poète.

  • ·         L’inspiration apparaît alors comme une expérience existentielle et non comme

une élection divine, elle trouve refuge dans la sensibilité exacerbées du poète : est inspiré celui dont l’émotivité réceptrice vibre intensément à toute incitation reçue. Diderot dans le second entretien sur le fils naturel écrit :

                        « Qui est ce qui s’écoute dans le silence de la solitude ? c’est lui. Notre poète habite sur les bords d’un lac. Il promène sa vue sur les eaux, et son génie s’étend.[…] L’enthousiasme naît d’un objet de nature […].L’imagination s’échauffe. La passion s’émeut. »

On peut noter l’emploi du verbe pronominal « s’écouter » qui montre bien le mouvement de retour sur soi-même qu’effectue le poète. L’inspiration a , à présent, une origine corporelle, elle s’apparente à une pulsion profonde et l’enthousiasme car Diderot reprend avec insistance le terme platonicien ne relève plus de la descente sur l’homme d’un souffle divin, mais un paroxysme de l’échauffement des sens .Le poète se libère ainsi de la captivité de son génie étroit dont parle Boileau. Le Romantisme reprendra et développera cette conception. Et chez Musset on trouve nombre de formules pour définir cette poésie-effusion qui tend à ce confondre avec l’expérience existentielle du poète : 

                        « ah ! frappe toi le cœur, c’est là qu’est le génie »

  • ·         Chez Malherbe qui est plus connu en tant que poète encomiastique qu’en tant que

poète du moi, on trouve dans Poésies des stances qui mettent en avant le repli intime, une sorte de concentration au sens étymologique :

                        « La mer a moins de vents qui ses vagues irritent,                                                               Que je n’ai de pensers qui tous me sollicitent,                                                                            D’un funestes dessein :                                                                                            Je ne trouve la paix qu’à me faire la guerre :                                                                                   Et si l’Enfer est fable au centre de la terre,                                                                                    Il est vrai dans mon sein. »

 

Ce qu’il met en vers ici c’est bien l’expression de sa douleur, de son mal être. On aurait pu citer de nombreux vers de Baudelaire extraits des fleurs du mal qui donnent libre cours à la souffrance du poète (les sept vieillards…) avec des images d’horreurs, mais l’image de l’enfer nous a semblé intéressante à étudier. En effet il s’agit pour le poète d’une véritable catabase en lui même , d’une descente dans ses propres enfers. On peut noter d’ailleurs qu’Orphée lui même, le poète a effectué cette descente aux enfers : symbole ou réalité ?

 

2)      Le sacrifice de la vie du poète. Musset

On vient de parler de l’inspiration comme d’une pulsion mais avec l’image de la descente aux enfers, il semble qu’il s’agisse plus d’une pulsion de « mort » que d’une pulsion de vie. Musset prolonge cette conception lyrique de l’inspiration avec l’apologue du pélican dans Les Nuits de Mai. Pour nourrir ses petits affamés, le pélican s’ouvre le cœur et leur fait manger ses entrailles :

                        « Le sang coule à long flots de sa poitrine ouverte ;                                                            En vain il a des mers fouillé la profondeur ;                                                                    L’Océan était vide et la plage déserte ;                                                                                    Pour toute nourriture il apporte son cœur.                                                                         Sombre et silencieux étendu sur la pierre                                                                           Partageant à ses fils ses entrailles de père,                                                                         Dans son amour sublime il berce sa douleur,                                                               Et, regardant couler sa sanglante mamelle                                                                         Sur son festin de mort il s’affaisse et chancelle                                                                 Ivre de volupté, de tendresse et d’horreur.[…]

                        Poètes, c’est ainsi que font les grands poètes.                                                                    Ils laissent s’égayer ceux qui vivent un temps ;                                                             Mais les festins humains qu’ils servent à leur fêtes                                                                    Ressemblent souvent à ceux des pélicans. »

Ainsi le poète qui vit et souffre plus intensément, offre le sacrifice de sa vie pour le plaisir des lecteurs. Il faut, en outre remarqué que le pélican dans l’iconographie chrétienne est symbole du christ : elle fait du poète celui qui se sacrifie sur l’autel des mots. Le poème devient le lieu de la mise à mort du poète : la douleur n’est plus seulement un artifice ou une convention littéraire, mais l’état de crise indispensable par lequel le poète atteint le plus profond de lui-même, et par delà l’anecdote, l’intemporel.

On se trouve confronté alors à l’idéal d’une poésie ou l’inspiration se défint comme exhibition de l’originalité douloureuse d’une expérience individuelle. On tend quasiment à une représentation négative de l’inspiration, au lieu de la hauteur du parnasse c’est dans son intimité que le « téméraire auteur »sombre.

 

3)      Créateur-créer ; sortir de la captivité et constituer son propre moi.

Un trait demeure pourtant de la théorie de l’inspiration antique, c’est celui du destin, de la fatalité qui pèse sur le poète. Il faut s’interroger à présent sur la personne du poète, sur son moi. En effet à la vision naïve d’un moi cohérent qui pourrait se livrer directement dans l’écriture, a succédé une vision plus complexe au milieu du XIX°. Le moi ne serait pas un moi pré-établi, parfaitement constitué dès le début même de l’acte d’écrire, mais en quête de lui même, puisque pour Rimbaud :

                        « Je est un autre. »

L’inspiration apparaît comme une sorte de genèse du moi de l’écriture, pour certains le moi est moins une source qu’un horizon désiré. Rimbaud dans sa correspondance écrit :  « Tant pis pour le bois qui se trouve violon, bois travaillé et torturé pour devenir violon, si le cuivre s’éveille clairon ». Cela conteste la notion d’auteur, le sujet se construit par sa parole. Valery parle de « créateur crée ». Le sujet lyrique loin d’être captif peut se constituer par la conjugaison de plusieurs voix qui reflètent des désirs différents. Mais la multiplicité se résout à l’unité ; la polyphonie crée une harmonie. Le poète se dépasse, exprime à travers une expérience individuelle une expérience universelle.

 

L’inspiration en ce sens est une force mais pas une force divine, le poète n’est pas un porte voix mais un creuset où bouillonne tout son être. Il faut que le poète descente au fond de lui même, qu’il mette en scène sa souffrance pour tenter de mettre en lumière son être propre. L’inspiration se présente donc comme une quête, elle n’est pas une force qui pousse mais ce vers quoi le poète tend, le poète est sujet de sa création et pas objet de l’inspiration. Et la voix, l’influence secrète qui se fait entendre dans la poésie, c’est bien la sienne ou plutôt celle de son langage.